Sacré Cœur de Jésus

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe de célébration du Sacré Cœur de Jésus

Le Sacré-Cœur est une dévotion au Cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l’amour divin par lequel le fils de Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes. Cette dévotion est particulièrement présente au sein de l’Église catholique romaine mais aussi, quoiqu’à moindre échelle, dans l’Église anglicane et dans certaines Églises luthériennes. Elle met l’accent sur les concepts d’amour et d’adoration voués au Christ. La solennité du Sacré-Cœur a été instituée par le pape Clément XIII en 1765 et étendue à toute l’Église catholique romaine par le pape Pie IX en 1856.
La tradition catholique a toujours associé le Sacré-Cœur avec les Actes de Réparation dédiés au Christ. Dans son encyclique Miserentissimus Redemptor, Pie XI a indiqué : « l’esprit d’expiation ou de réparation a toujours tenu le premier et principal rôle dans le culte rendu au Sacré-Cœur de Jésus ». La Dévotion au Sacré-Cœur est parfois pratiquée au sein des Églises orthodoxes, où elle reste un point de controverse, car perçue comme étant un exemple délatinisation liturgique. (source  : Wikipédia)

S’il est une fête qui me sidère, c’est bien celle-là !
Donc, les Églises judéo-chrétiennes se sentent tenues de fêter un événement qui devrait être considéré comme le B. A. BA de leur religion, la foi en l’amour du Christ et la nécessité de pratiquer soi-même l’amour au quotidien.
En fait on note quelques bémols non négligeables. L’amour, vu par les catholiques est d’abord un amour sacrificiel. Ben oui, à quoi cela sert-il que Jésus nous aime s’il ne monte pas sur la croix ? Bel amour que celui qui ne se termine pas en boucherie !
Même les protestants, habituellement un peu plus sensés sont tombés dans le panneau. Quant aux orthodoxes, ce n’est pas le côté délirant du sujet qui les retient d’y participer, mais la peur d’être trop proche des catholiques ! Bel exemple de l’amour que représente cette fête. Donc, cette fête est celle du sacrifice et de l’expiation ; décidément le judaïsme frappe sans cesse à la porte des judéo-chrétiens ; ce qui explique l’importance accordée aux Psaumes dans leur liturgie.

1re lecture :

Osée : 11, 1. 3-4. 8c-9

1 – Quand Israël était un jeune homme, je l’aimai et d’Égypte j’appelai mon fils.
3 – C’est moi qui avais appris à marcher à Éphraïm, en les prenant par les bras, mais ils ne savaient pas que je les soignais.
4 – Avec des cordes humaines je les tirais, avec des liens d’amour ! J’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un joug de dessus les mâchoires ; je lui tendais de quoi le nourrir !
8 – […] Mon cœur est bouleversé en moi, en même temps qu’ont bouillonné mes entrailles !
9 – Je n’exécuterai pas l’ardeur de ma colère, je ne reviendrai pas pour détruire Éphraïm, car je suis Dieu et non un homme, au-dedans de toi je suis Saint et je ne mets pas en colère.

Mon commentaire :
Iahvé rappelle ce que lui doit le peuple juif et il signale que l’ingratitude de ce dernier ne lui est pas étrangère, même s’il ne la punit pas.

Cantique (Isaïe) : 12, 2, 4bcd, 5-6

2 – Voici le Dieu de mon salut : j’aurai confiance, je n’aurai pas peur, car ma force et mon chant, c’est Iahvé, il a été pour moi le salut.
4 – et vous direz en ce jour-là : adressez des louanges à Iahvé, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses actes, rappelez que son nom est exalté.
5 – Chantez Iahvé, car il a fait preuve de majesté, cela est connu sur toute la terre.
6 – Exulte et crie de joie, habitante de Sion, car grand est au milieu de toi le Saint d’Israël.

Mon commentaire :
Ce passage est utilisé pour valider l’annonce faite à Marie, mais il n’est pas du tout en rapport direct avec cela.

2e lecture :

Lettre de Paul aux Éphésiens : 3, 8-12. 14-19

8 – À moi, le moindre de tous les saints, a été donnée cette grâce d’annoncer aux nations l’indéchiffrable richesse du Christ
12 – en qui, nous fiant à lui, nous avons franchise et approche confiante.
14 – C’est pourquoi je plie le genou devant le Père,
15 – de qui toute paternité aux cieux et sur terre tire son nom,
16 – pour qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés à l’intérieur par son esprit,
17 – et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi, pour qu’enracinés dans l’amour et fondés dessus,
18 – vous soyez de force à comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur,
19 – et à connaître cet au-delà de la connaissance qu’est l’amour du Christ, pour que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu.

Mon commentaire :
Paul commence par une phrase qu’il interrompt et reprendra au verset 14. Ainsi il fait de la suite une sorte d’aparté pour rappeler des éléments essentiels. Il est celui que Dieu a choisi pour révéler son message, car il avait l’intelligence nécessaire à sa compréhension. Avant lui, personne n’avait reçu ce message, ce qui invalide les prophètes juifs. Mais ce mystère est maintenant offert à la fois aux Juifs et aux païens (les nations) par l’entremise de Paul, pourtant le moins glorieux de tous. Mais cette faiblesse est la façon dont Dieu affirme sa gloire.

Évangile selon Jean : 19, 31-37

31 – Comme c’était la Préparation, les Juifs pour ne pas laisser les corps en croix pendant le sabbat, car ce sabbat était un grand jour, demandèrent à Pilate de leur rompre les jambes et de les enlever.
32 – Les soldats vinrent rompre les jambes du premier puis de l’autre qu’on avait crucifié avec lui.
33 – Et arrivés à Jésus, ils le virent déjà mort. Ils ne lui rompirent pas les jambes,
34 – mais un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt sortirent du sang et de l’eau.
35 – Celui qui l’a vu en témoigne, et son témoignage est véritable, et celui-là sait qu’il dit vrai pour que vous ayez foi aussi.
36 – Car ce fut pour accomplir cette écriture : On ne lui brisera pas un os.
37 – Et une autre écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont transpercé.

Mon commentaire :
La volonté de cette partie est de bien attester la mort de Jésus, pour mieux renforcer sa résurrection. Si l’on brise les jambes des suppliciés c’est pour les empêcher de prendre appui sur leurs pieds afin de soulager la tension exercée par les bras sur la cage thoracique qui permet la respiration. Ainsi asphyxiés les suppliciés meurent plus vite. Or Jésus est considéré comme déjà mort, donc on ne lui brise pas les jambes mais on lui perfore le flanc pour attester de sa mort — une telle blessure étant forcément fatale à l’époque — et l’on voit s’écouler du sang, ce qui est caractéristique d’un cadavre dont le sang ne coagule plus, et de l’eau pour rappeler que Jésus est considéré comme source d’eau vive. Là encore transparaît la conception judaïsante des rédacteurs puisqu’ils attribuent un pouvoir au corps matériel de Jésus. On termine par une mise en avant de Jean présenté comme seul témoin valable, puisqu’il est le seul homme.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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