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Dimanche de la Pentecôte

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

Mal, violence, souffrance, etc.

8-4-ecf- cultes publics
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Mal, violence, souffrance, etc.

Comme je l’ai lu récemment, le Mal d’un point de vue cathare est quasiment impossible à décrire.
Je précise que j’écris Mal (avec majuscule) pour définir le principe du mal et mal (avec minuscule) pour définir ce que nous appelons couramment mal.
Cependant, il me semble utile de revenir sur ce sujet très difficile afin que l’on évite de croire que ce sujet peut être clairement caractérisé et, en quelque, sorte, évacué.

Comment le catharisme aborde-t-il le problème du Mal ?

En fait les témoignages qui nous sont parvenus, généralement issus de personnes culturellement faibles et désirant se faire pardonner par le tribunal d’Inquisition qui les interroge, montre une approche extrêmement simpliste et réductrice.
Aujourd’hui, nous devons essayer d’aller plus loin, non pour ouvrir des champs de compréhension inconnus à ce jour, mais pour nous habiter à accepter la part d’indicible qui est liée à notre part mondaine extrêmement frustre.

Pourquoi le Mal existe-t-il ?

C’est sans doute un point très frustrant que de ne pas pouvoir imaginer un espace spirituel global débarrassé du mal comme nous le propose le judéo-christianisme depuis des millénaires.
D’un point de vue cathare, le Mal est un principe au même titre que le Bien, mais évoluant dans un espace spirituel différent et non pénétrable. Il n’y a rien au-dessus du Mal qui aurait pu décider de l’empêcher d’exister. La question n’a donc aucun sens : le Mal existe, un point c’est tout. Et dans son empyrée, la norme est le mal absolu en absence de toute forme de bien.
Par conséquent, il ne sert à rien de vouloir attribuer au Mal une fonction ; il n’en a pas ; il existe par lui-même et pour lui-même. Je serais tenté de comparer cela à une œuvre bien connue : Le seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien dans lequel le personnage de Gollum, ancien détenteur de l’anneau suprême, sans que l’on sache comment il l’a obtenu, agit le plus souvent en faisant le mal, mais parce que c’est pour lui son état naturel et normal.
En fait, le Mal n’existe que si l’on connaît aussi le Bien. Or, la plupart d’entre-nous ne connaît qu’un mal relatif et ignore l’existence du Mal absolu. C’est pour cela que les judéo-chrétiens, entre autres, ont décidé d’attribuer l’existence du mal à l’homme, alors que le Dieu de l’Ancien Testament, auquel ils se réfèrent, commet régulièrement le mal en l’absence de l’homme.
Dans le Nouveau Testament cette incohérence est régulièrement évoquée et même clairement formulée dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 8, verset 44 : « Vous avez pour père le diable et vous faites l’œuvre de votre père. »

Le Mal est-il éternel ?

Contrairement aux religions qui voient le mal comme une étape dans la purification des âmes, les cathares voient le Mal comme un principe, selon la lecture qu’en donne Aristote. Donc, il est logiquement éternel.
Que devons-nous penser de cette éternité et en quoi peut-on s’en inquiéter ou pas ?
En fait, notre situation actuelle devrait nous rendre inquiets à l’idée de l’éternité du Mal, mais ce serait une approche biaisée. En effet, la sphère du Bien et celle du Mal sont étanches l’une à l’autre. Donc, comme nous ne nous préoccupons pas de savoir si un monde habité existe à plusieurs dizaines d’années-lumière du nôtre, puisqu’il n’y a aucune chance que nous en rencontrions les habitants un jour si l’on s’en réfère à l’idée que la vitesse luminale est infranchissable, il est sans intérêt de se préoccuper de ce qui se passe dans la sphère du Mal et son éternité puisqu’elle ne saurait avoir une influence sur nous.

Le Bien et le Mal peuvent-ils coexister ?

Comme je viens de le dire, le Mal et le Bien sont des principes éternels totalement étrangers l’un à l’autre et sans aucun point de contact. D’ailleurs quelle utilité pourrait-il y avoir à ce que leurs « domaines » puissent se confondre partiellement ? Aucune bien évidemment, puisqu’ils n’ont rien en commun et rien à partager.
Le cas très particulier de notre présence — nous parcelles de Bien — dans un environnement façonné par le Mal, n’est pas une osmose mais un mélange où chacune des parties conserve son intégrité. Seul notre affaiblissement et notre position d’infériorité dans ce monde font que le Bien n’apparaît pas. Il faut comprendre cette particularité comme nous comprenons l’état d’un scaphandrier plongé dans l’eau ou d’un astronaute en sortie extravéhiculaire. Ils sont plongés dans un univers hostile, mais ils n’en font pas partie. La seule différence est que la plupart d’entre-nous n’a pas conscience de sa situation.

Pourquoi souffrons-nous du mal ?

En fait nous ne souffrons pas du mal. Certes, je comprends votre surprise à une telle affirmation.
Je précise donc que notre part spirituelle ne souffre pas du mal, car le Mal ne peut avoir aucune influence sur elle. Seule notre part mondaine souffre du mal, car elle participe activement à son espace d’action. Dans cet espace malin nous souffrons du mal que nous ressentons ou du sentiment d’incomplétude que notre sensualité ressent comme un échec à ses aspirations.
Pour être plus clair, nous souffrons du manque que nous ressentons du fait que, dans un espace injuste, malveillant et mauvais, nous voulons pour nous ce qu’il y a de mieux. C’est l’absence qui est ressentie comme une souffrance. C’est donc en raison de notre nature mondaine et de l’espace créé par le Mal pour nous y maintenir que nous subissons des conditions dont certaines ne nous satisfont pas et ainsi nous donnent à ressentir une souffrance.
Mais le caractère imparfait de ce monde conduit en général à ce que rien ne permette de satisfaire pleinement nos aspirations et que, même au sommet de l’échelle sociale et pourvu de tout ce que l’on rêver de mieux, nous souffrons alors de la peur d’en être potentiellement privé. C’est une situation de déséquilibre permanent, comme je l’avais évoquée dans un prêche précédent.
Pour faire cesser cette souffrance, la seule solution est d’habituer notre enveloppe charnelle à changer de paradigmes et à lui faire préférer l’ascèse à l’opulence. Dès lors, une fois installés sans effort dans cette ascèse, notre souffrance diminuera fortement et, dans le meilleur des cas, disparaîtra.

Pourquoi nous adonnons-nous au mal ?

Nous nous adonnons au mal parce que nous sommes convaincus qu’il est le seul moyen pour nous d’obtenir un statut vivable dans ce monde. Dès lors, nous apprenons ses règles par notre éducation avec l’exemplarité que nous enseigne notre culture, et nous cherchons à reproduire ces éléments en essayant d’en tirer le meilleur parti.
Or, pour cela il nous faut utiliser les règles de ce monde, ce qui implique d’utiliser le mal au mieux de nos intérêts. Nous pensons qu’il n’y a que deux attitudes possibles : être un prédateur ou être une proie. Pour nous cathares, il existe une troisième voie : accepter de n’être ni l’un, ni l’autre, mais prévenir ceux qui ne verraient en nous que des proies qu’en cas de nécessité nous les renverront devant les instances et autorités qui régissent le monde à la façon dont ils le comprennent. L’immense majorité des personnes qui abusent du mal étant des lâches, la menace d’une sanction assurée les fera reculer et ils finiront par nous considérer comme d’étranges créatures sans intérêt et sans danger pour eux.
Si nous nous refusons à recourir au mal c’est avant tout pour mettre notre vie en harmonie avec notre morale qui est inspirée par notre foi. Et les vrais chrétiens doivent s’interdire toute forme de mal, car il n’existe pas de moindre mal ou de mal justifié. Là où l’Ancien Testament, c’est-à-dire la loi juive, parle de loi du talion — qui vient du code d’Hammurabi, relevant d’une autre religion —, le Nouveau Testament parle lui de non-violence absolue avec les exemples bien connus comme de tendre la joue gauche quand on nous frappe sur la droite ou de donner tout son manteau à celui qui en réclame la moitié, etc.

Comment surmonter le mal inhérent au monde ?

Le lien entre le mal et le monde justifie pleinement le qualificatif d’inhérent puisque ce monde fonctionne en tout point dans le cadre du mal. Même quand nous croyons percevoir le bien dans ce monde, une analyse plus fine révèle la présence du mal que nous n’avions pas vu initialement. En général un bien comporte un pendant malin, car ce qui profite aux uns est souvent négatif pour d’autres. Il ne faut pas oublier que nous appréhendons ce monde par les moyens de notre corps, qui est un outil au service du mal, et qui utilise pour nous tromper nos sens qu’il abuse facilement.
Aussi, même quand nous croyons voir du bien autour de nous et en nous, nous sommes le plus souvent dans le mal sans en avoir conscience. Cet état, si nous en avions l’intuition, pourrait nous rendre amers et tristes. Cependant, pour en avoir l’intuition il faut être capable de développer la part issue du Bien qui est partiellement endormie et maintenue prisonnière en nous. Dès lors, nous entrevoyons une autre issue que celle que nous propose le monde et, cette autre issue est porteuse d’espoir et de joie infinie, ce qui nous rend heureux malgré nos vicissitudes. En fait nous pouvons être partiellement et momentanément heureux quand nous sommes aveuglés par le monde ou l’être pleinement quand nous sommes capables de nous extraire partiellement et momentanément de ce monde grâce à l’éveil spirituel.

En quoi l’éveil peut-il nous aider ?

Quand un sympathisant cathare approfondit son savoir, qu’il acquiert par son étude du catharisme, il est amené à s’interroger sur les certitudes qui ont fait leur lit dans son éducation et dans son expérience de vie. Souvent, il les balaie d’un revers de main, car elles sont remises en question par ce qu’il découvre et que cela lui semble insurmontable ou que cela lui provoque une profonde souffrance.
Mais s’il décide de l’approfondir par des études sérieuses, il va découvrir les incohérences de ce qu’il considérait jusqu’alors comme des vérités, ou tout au moins des certitudes. Dès lors va s’enclencher un processus où tout apprentissage et savoir supplémentaire va lui montrer la logique et la cohérence du catharisme, ce qui le conduira à considérer que s’il est croyant c’est dans cette voie qu’il pourra accéder au salut. Quand ce sera devenu une évidence incontournable, se produira cet événement intellectuel et spirituel que l’on appelle l’éveil.
Cet éveil donne à celui qui en est empreint la capacité de comparer ce qu’il vit à ce que son savoir lui a apporté au fil des ans. Or, quand on sait qu’il y a deux réalités alternatives, celle du monde et celle de la foi cathare, cette comparaison se fait au détriment de celle du monde pour la bonne raison qu’elle est incohérente et même illogique. C’est l’atout majeur de l’éveil qui place le croyant cathare dans une position de connaissance qui échappe à la plupart des autres humains qui n’ont qu’une seule vérité possible et qu’un seul angle de vue, tout comme un observateur unique observant un avion au lointain dans un ciel uniforme est moins capable de savoir s’il s’approche ou s’il s’éloigne que s’il l’observe latéralement ce qui lui permet de comparer deux points différents dans l’espace déterminant sa position et son sens de déplacement.
Mais, chercher à cheminer pour échapper au Mal n’est-il pas une perte de temps ? il est vrai que notre situation de prisonniers de ce monde et la certitude qu’à la fin des temps tout le monde sera sauvé, peut donner à penser qu’il suffit d’attendre passivement que les choses se fassent. Mais comme celui qui est éloigné des siens depuis longtemps choisira le moyen de transport le plus propice à des retrouvailles rapides, celui qui sait qu’il est prisonnier ici-bas n’a plus qu’une envie : retourner au Père à la fin de cette vie terrestre.
C’est pour cela que la suite logique de l’éveil est d’entamer le cheminement vers la Consolation qui surviendra quand les croyants auront effectué une part importante, même si elle est difficile, du chemin de retour.

Pour conclure je vous dirai que si l’accès aux savoirs essentiels et à l’éveil est un chemin difficile qui provoque des souffrances et qui expose à des violences de ceux qui ne peuvent comprendre nos motivations, il n’en reste pas moins essentiel à notre « évasion » de la prison mondaine dans laquelle la malignité nous a fait choir. Mais il ne faut pas en avoir peur, car comme l’aurait dit le Christ aux apôtres, ces difficultés sont les moindres auxquelles nous sommes exposés et que pour les surmonter il nous assiste largement par le truchement du Saint-Esprit paraclet.

Jacques Autier dans les Corbières

1-1-Tourisme culturel
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De la traversée clandestine des Corbières, par le bon-chrétien Jacques Autier…

Jacques, fils de Pierre Autier l’ancien de l’Église cathare de la reconquête (1300-1310), suivant fidèlement la voie de son père, reçoit de celui-ci le consolament[1] d’ordination en 1301. Devenu dès lors un « hereticus perfectus[2] » de grand talent (on disait qu’il prêchait comme un ange) il va visiter, prêcher et consoler inlassablement les croyants, jusqu’à son arrestation (fruit d’une vengeance) avec son socius Prades Tavernier au début de septembre 1305. Parvenus à s’évader de la prison inquisitoriale de Carcassonne (appelée le Mur), après une brève incarcération, on retrouve les fugitifs à Quié (Ariège : 09), Ax (09) et Arques (Aude : 11), en 1306.

Après que son compagnon, Prades Tavernier, l’eut devancé de quelques jours, Jacques Autier arriva une nuit à Arques. Alors que Pierre Maury était auprès des moutons de Raymond Peyre, ce dernier l’envoya chercher et lui fit dire de venir d’urgence à son domicile. Le berger de Montaillou (09) trouva alors à sa grande surprise, auprès du feu, l’hérétique et Pierre Montaniè, un croyant de Coutaussa (11), qui lui avait servi de guide, ainsi que Raymond Peyre lui-même, sa femme Sibille et la mère de celle-ci. Le maître de maison cachant déjà son condisciple, au moins épisodiquement, il fut sans doute décidé que le bon-homme nouvellement arrivé devait être amené chez un croyant sûr, en la localité de Rieux-en-Val (11).

C’est le trajet que je vais tenter de retracer.

Sortie d'Arques (11)
Sortie d’Arques (11)

Pour mieux découvrir le parcours, je conseille d’associer le texte ci-dessous avec un suivi sur les cartes IGN Classiques du site Géoportail.

Toutefois, il faut rappeler, que l’exercice consistant à retrouver les chemins et les sentiers empruntés au moyen-âge, relève de la gageure. La plupart ayant disparu, ou ayant eu leur parcours modifié, il est moins ici question d’affirmer un trajet que de d’ébaucher une probabilité.

En 1323, au travers de sa déposition devant l’inquisiteur et l’évêque de Pamiers Jacques Fournier[3], Pierre Maury nous dit :

« Longtemps avant le jour, nous nous levâmes, moi, Jacques l’hérétique, et Pierre Montanié. Raymond Peyre prêta un mulet à l’hérétique, et nous allâmes, moi, l’hérétique, et Pierre Montanié, à Rieux-en-Val (11220). Quand nous sortîmes de chez lui, Raymond Peyre, nous dit de saluer pour lui tous les amis. Nous allâmes par la Calm de Linas[4] à Rieux-en-Val, et vînmes chez quelqu’un de cette ville dont j’entendis dire par la suite qu’il s’appelait Guillaume de Rieux. Ce fut la première maison détruite de la ville quand Jacques Authié fut arrêté pour la seconde fois, après être sorti du Mur de Carcassonne. »

Chemin de la ferme Las Esclauzes
Chemin de la ferme Las Esclauzes

La distance, mesurée sur le site internet de l’IGN (Géoportail), entre les communes d’Arques et Rieux-en-Val est d’environ une vingtaine de kilomètres, à vol d’oiseau.
Mais pour tenir compte, au plus près, des réalités du terrain, j’ai rajouté la moitié de la distance mesurée, en détours et sinuosités, pour alors obtenir un total plus pertinent d’une trentaine de kilomètres.
La vitesse d’un piéton étant d’environ 5 km/h, le trio a donc dû parcourir la distance en 7 heures ou 7h30, c’est à dire 6 heures de marche au minimum, avec une 1 heure (ou moins) de pause.

En ces temps de traque intense, les trajets s’effectuaient en intégralité de nuit par mesure de sécurité.

L’arrivée à Rieux-en-Val s’étant logiquement produite avant l’aube (5h30 heures ?), le départ d’Arques a donc dû s’opérer aux alentours de 22 heures (?), en tout cas « Longtemps avant le jour », comme le dit le berger de Montaillou dans sa déposition.

Au départ d’Arques, Jacques Autier et ses accompagnants montent par les lacets des (actuellement) D54 et D70 et débouchent, après une dizaine de kilomètres parcourus, sur la D129, près de la Font de Razouls[5].

Puis, de cette intersection, le trio chemine toujours sur la D129 quelques centaines de mètres vers l’Est, pour trouver à nouveau la D70 qui file vers Bouisse (11). Quelques 400 mètres plus loin, depuis le dernier embranchement, toujours sur la D70, l’équipage prend le chemin d’accès à la ferme las Esclauzes[6] se trouvant sur la gauche de la route et monte toujours vers le Nord-Est en passant par le lieu-dit la Rode qui se situe à l’Ouest de Bouisse. Poursuivant leur chemin, le bon-chrétien et ses guides, traversent ainsi le Milobre de Bouisse[7], contournent la Serre Male[8] et après l’avoir dépassée, bifurquent vers l’Est pour arriver au col de la Louvièro (ou Loubière).

C’est alors que s’effectue le passage par la Calm de Linas, comme déclaré par le berger ariégeois.

Dudit col, l’hérétique et ses amis suivent donc la piste qui longe la crête de la partie Ouest du massif de Lacamp[9]. Se faisant, ils traversent les lieux dits le Countadou et Porte Chéric, passent au pied du Pech Agut, pour arriver par le Pla de Vidalbe à la Calm de Linas ou plateau de Lacamp[10].

Pont romain (Rieux-en-Val)
Pont romain (Rieux-en-Val)

Après avoir franchi ledit plateau d’Ouest en Est, ils empruntent un sentier se trouvant sur la crête de la Serre de la Pène et filent vers le Nord par les lieux-dits le Roc troué et l’Arc d’en haut.
Puis comme confessé par Pierre Maury un peu plus loin dans sa déposition, le trio va gagner le vallon de Combe Gautier.

Pratiquement arrivés aux portes du bourg de Mayronnes (11), le berger, le croyant et le bon-chrétien, descendent alors dans la Combe Gautier[11] (à l’Est dudit bourg) et y font une halte pour déjeuner[12]

La pause terminée, le bon-homme et ses croyants, à la sortie de la ravine, suivent une sente jusqu’au ruisseau de Madourneille qu’ils traversent pour rejoindre à l’Ouest le lieu-dit les Plots où un chemin se dirige vers le Nord. Ce sentier passant entre les pechs de la Fage et Redonel, par les lieux-dits la Garrigue, la Farge, au pied de Serre longue et de l’Échine va les mener à proximité de leur destination.

Ne reste plus alors à la petite équipe, qu’à franchir le pont romain qui enjambe Le Sou, pour parvenir, quelques centaines de mètres plus loin, au castrum de Rieux-en-Val, but de l’expédition.

Conclusion

Retracer l’itinéraire nous a autorisé à voyager par la pensée dans le temps et l’espace, auprès des proscrits du XIVème siècle. Hormis le fait d’avoir pu partager pour quelques minutes ou quelques heures leur périple, la reconstitution du trajet a permis l’identification et la localisation précise du lieu-dit autrefois appelé la Calm de Linas.

Rieux-en-Val
Rieux-en-Val

Ainsi, vous aurez le privilège de compléter les travaux historiques tout en cheminant vraiment dans les pas des cathares, hors des « sentiers cathares » largement rebattus.

© Bruno Joulia 2024 (suivez moi sur Facebook)


[1] Terme occitan que les scribes de l’Inquisiteur appelaient consolamentum et que nous appelons aujourd’hui la Consolation.

[2] D’où l’appellation de Parfait qui est inexacte mais régulièrement utilisée

[3] Le registre d’Inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers 1318-1325), tome III, traduit et annoté par Jean Duvernoy, Mouton éditeur, Paris, La Haye, New-York 1978, pages 929.

[4] Jean Duvernoy indique n’avoir pas réussi à situer ce lieu.

[5] La Font de Razouls présente sur la carte de Cassini (1756- 1815).

[6] Ferme absente de la carte de Cassini

[7] Montagne se trouvant au Nord du village de Bouisse.

[8] Mont situé au nord du Milobre de Bouisse.

[9] L’arête sommitale du massif de Lacamp étant infranchissable, c’est afin de contourner ce dernier que la piste a été empruntée.

[10] Linas (Le), anc. fief de l’abbaye de Lagrasse, cne de Saint-Martin-des-Puits. Linars 1099 (Mah., II, 613). In Calmo de Linariis, 1237 (arch. Aude, H, suppl.). Une montaigna appellada la Camp de Lynas, 1538 (ibid., H 10, f. 137). Montagne dite de la Camp de Linas, 1540 (ibid., f. 186).
Abbé SabarthèsDictionnaire topographique du département de l’Aude. Paris, Imprimerie Nationale, 1912 ; in-4° de LXXX p- 596 pages.
Dictionnaire topographique du département de l’Aude : comprenant les noms de lieu anciens et modernes/réd. par l’abbé Sabarthès, Paris, imprimerie nationale, 1912. (Page 213 du document).
Calm=Planòl=francès: plateau (fr)
Lina n. f. (s. XIV…) linette (graine de lin), page 408 du document. Le lin pousse à l’état sauvage dans les climats tempérés à chauds (Wiki). La Calm de Linas = Le plateau aux lins, aujourd’hui le plateau de Lacamp.

[11] Souvent région. Petite vallée encaissée (CNRTL).

[12] « En cours de route, quand nous fûmes au lieu-dit Combe Gautier où nous déjeunâmes… ». « Le registre d’Inquisition de Jacques Fournier » tome III page 932.

Saint Matthias, apôtre

4-4-Année liturgique
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7e Dimanche de Pâques

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Ascension du Seigneur

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6e Dimanche de Pâques

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6e Dimanche de Pâques

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Exposition : «Cathares», Toulouse dans la croisade

1-1-Tourisme culturel | 7-5-Controverses
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Exposition : «Cathares», Toulouse dans la croisade

Du vendredi 5 avril 2024 au dimanche 5 janvier 2025, se tient à Toulouse, sur deux sites (Musée Saint-Raymond et Couvent des Jacobins) une exposition censée informer les visiteurs sur les événements historiques médiévaux concernant Toulouse et le catharisme.

Cette initiative, a priori plutôt positive, cache en fait une manœuvre du groupe négationniste anti-cathare qui a réussi à imposer son point de vue à la municipalité de Toulouse dont j’espère qu’elle est simplement victime dans cette affaire.

Les guillemets entourant le mot cathares fournit déjà une première indication qui lisse entendre que ce mot n’a pas de réalité concrète, ce qui est l’objectif des négationniste : faire croire que le catharisme n’a jamais existé.

C’est lors de la seconde partie de la visite, qui se déroule au Couvent des Jacobins que les choses se gâtent. Voici l’annonce faite sur le site de l’exposition :

Au Couvent des Jacobins

L’autre partie de l’exposition est centrée sur la question de l’hérésie dite « cathare », donc sur l’aspect religieux de la croisade contre les Albigeois : « chasse » à l’hérésie et aux hérétiques suite à la réforme de l’Église, lutte contre l’hérésie après la croisade et inquisition, qui était menée par les frères Dominicains (ou « frères Prêcheurs »), ordre religieux qui a bâti et occupé… le Couvent des Jacobins.

Cette partie de l’exposition revient également sur l’histoire et l’utilisation des termes « catharisme » et « cathares », sujets de nombreux débats entre historiens, ainsi que sur les mythes qu’ils suscitent encore aujourd’hui.

En fait, sous couvert d’information historique, le but des organisateurs est nier la réalité du catharisme en prétendant que les cathares n’étaient en fait que des hérétiques aux doctrines et pratiques diverses, donc ne pouvant pas relever d’une même religion.
C’est comme dire que les religions judéo-chrétiennes (catholicisme, orthodoxie et tous les protestantisme) au motifs des divergences qu’elles affichent entre-elles ne peuvent être considérées comme appartenant au même groupe religieux.

Si vous décidez d’aller visiter cette exposition, prenez la peine de préparer votre intellect à analyser ce que vous lirez à l’aune de ce que viens de vous indiquer.

Voici une première réaction de Annie Cazenave, Docteure en Histoire, Docteure en Histoire de l’art et anciennement chercheuse au CNRS :

L’Exposition de Toulouse

À Toulouse  en ce moment une exposition se déploie somptueusement entre le Musée des Augustins et le Couvent des Jacobins. Consacrée à la ville « au temps des cathares » elle ferait figure d’oxymore, puisque ceux-ci étaient aniconiques, si précisément elle ne se référait pas à l’affirmation de certains médiévistes que « les cathares  n’ont pas existé ».
Cependant, une Croisade a été menée contre eux, la seule en terre chrétienne. L’exposition porte sur le premier tiers du XIIIéme s., de 1209, date de l’arrivée  des croisés,  à 1229 ,année de la signature du traité de Lorris par le comte de Toulouse. Un panneau à l’entrée explique aux visiteurs que « dans sa définition traditionnelle le « catharisme » est présent comme un courant original à part entière. Apparu au XIIéme s. en Rhénanie  il se serait propagé de l’Italie du nord  jusqu’au midi occitan »  (sic ). Escamotées les relations avec l’Orient !
Puis ce panneau se contente de nier la présence d’une hiérarchie cathare et donc d’une Église cathare, car celle-ci a été construite par des historiens en rapprochant  des groupes dissidents. Cependant, il cite le rite du consolament, « à la fois ordination et extrême onction », en omettant la pose du livre (Nouveau Testament) sur la tête du consolé. Ensuite il se contredit en mentionnant l’existence d’évêques et de « diacres », mot catholique soi-disant mis à la place de « fils majeur » et « fils mineur ». Or ceux-ci, comme le diacre,  sont inférieurs à la dignité de l’évêque, donc placés dans une hiérarchie.
Comme la contestation est une forme particulière de christianisme, exprimée dans des sources textuelles (celles sans doute ayant servi à la fabrication de la croyance), ce rapprochement de groupes dissidents a été commode pour éliminer les groupes contestataires.
Ainsi, effacée l’hérésie du dualisme, cause de la Croisade, l’alliance entre le roi et le pape prend une tournure essentiellement politique. Dans cette perspective le Languedoc est travaillé par des troubles séditieux, et exposé à la rivalité des pouvoirs. Peut-être cette lecture ignorant la puissance du religieux en dit-elle implicitement long sur la mentalité contemporaine.
Avec pertinence l’exposition a pris pour sujet l’époque où la société de langue d’oil importée par les capétiens était en train de s’imposer à la vieille culture de langue d’oc, pour finir par former une région de la France actuelle. Elle offre des costumes splendides, copiés sur des miniatures.

L’historienne met en avant plusieurs erreurs figurant dans l’exposition et portant des affirmations qui ont été largement et souvent réfutées par d’autres historiens et spécialistes que vous pouvez lire dans ce menu.

Saint Philippe et saint Jacques, apôtres

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

5e Dimanche de Pâques

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

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