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Prologue Évangile Jean

4-2-Bible
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Prologue de l’Évangile selon Jean

Ce prologue concerne les versets 1 à 18 du premier chapitre pour les catholiques, mais d’après René Nelli, les cathares s’arrêtaient eux au verset 14.

Voyons d’abord les cinq premiers versets.

Les différents textes

Voici ce que dit la Vulgate :
1. In principio erat Verbum et Verbum erat apud Deum et Deus erat Verbum
2. hoc erat in principio apud Deum
3. omnia per ipsum facta sunt et sine ipso factum est nihil quod factum est
4. in ipso vita erat et vita erat lux hominum
5. et lux in tenebris lucet et tenebræ eam non conprehenderunt

Mais les Évangiles furent écrits primitivement en grec qui était la langue des intellectuels.
Voici d’ailleurs, un photo du prologue en grec :

Le morceau de texte encadré correspond à la fin du verset 3. En voici un agrandissement :


Comme on le voit il y a un point entre les trois premiers caractères et les deux derniers. La traduction phonétique est donc : oude.en

D’autres versions montrent, au contraire l’absence de séparation, ce qui donne : ouden.

Voici une traduction grecque littérale :

1 – À l’origine, le Logos était, le Logos était auprès de Dieu et dieu était le Logos.
2 – Il était, à l’origine, auprès de Dieu.
3 – Tout vint à l’existence par lui, et sans lui, rien de ce qui est venu à l’existence, ne vint à l’existence.
4 – La vie était en lui – la vie, lumière des humains.
5 – La lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont point saisie.

Voici maintenant la transcription du vieil occitan faite par Jean Duvernoy à partir du N.T. de Lyon :

1- In pnincipio erat verbum, et verbum erat apud Deum, et Deus era la paraula.
2 – Aiso era el comenzament amb Deu.
3 – Totas causas so faitas per lui e senes lui es fait nient. Zo que’s fait
4 – en lui era vida, e la vida era lutz dels homs.
5 – E la lutz lutz en tenebras, e las 
tenebras no la prisero.

Point d’étape

Il semble y avoir une concordance entre tous ces textes. Le verset 3 indique que tout ce qui existe, existe par le Verbe (Logos), qui est parole et raison de Dieu, et que rien de ce qui existe ne peut exister en dehors de lui.

En fait, les divergences d’opinions portent sur la plasticité intellectuelle du lecteur, plus que sur le texte lui-même.

En effet, si l’on se refuse à imaginer une création extérieure à Dieu, la compréhension pousse vers l’idée que rien n’existe en dehors du Verbe et l’on néglige alors le dernier morceau de la phrase que l’on considère comme une redite.

Si l’on est prêt à envisager une création externe à Dieu, ce dernier corps de phrase prend alors son importance et ne peut être négligé :
… sans lui, rien de ce qui est venu à l’existence, ne vint à l’existence.
… et sine ipso factum est nihil quod factum est
… e senes lui es fait nient. Zo que’s fait

Rappelons-nous que pour le Bien, le Mal est étranger à sa sphère d’entendement. Il n’est donc pas surprenant que la description de ce qui n’est pas venu à l’existence soit succincte.
Ce qui compte est qu’il puisse y avoir quelque chose en dehors de l’existence. Mais alors qu’est-ce que ce texte veut dire par existence ?
C’est là qu’il nous faut relire Parménide.

Hé bien! je vais parler, et toi, écoute mes paroles: je te dirai quels sont les deux seuls procédés de recherche qu’il faut reconnaître. L’un consiste à montrer que l’être est, et que le non-être n’est pas: celui-ci est le chemin de la croyance; car la vérité l’accompagne. L’autre consiste à prétendre que l’être n’est pas, et qu’il ne peut y avoir que le non-être; et je dis que celui-ci est la voie de l’erreur complète. En effet, on ne peut ni connaître le non-être, puisqu’il est impossible, ni l’exprimer en paroles. 
Car la pensée est la même chose que l’être.

En disant que le non-être n’est pas, Parménide signale néanmoins sa réalité. Il l’exclut du champ de l’être simplement. Mais le non-être ne peut être connu ni qualifié.

Il faut que la parole et la pensée soient de l’être; car l’être existe, et le non-être n’est rien.

La parole et la pensée : le Logos donc. Le non-être n’est rien, c’est-à-dire qu’il n’est rien dans le champ de compréhension de l’être ; il est un néant d’être.
Et l’être qu’est-il ?

l’être est sans naissance et sans destruction, qu’il est un tout d’une seule espèce, immobile et infini; qu’il n’a ni passé, ni futur, puisqu’il est maintenant tout entier à la fois, et qu’il est un sans discontinuité.

Sans naissance et sans destruction est la définition de l’éternité. Un tout d’une seule espèce, immobile et infini… un et sans discontinuité ; c’est la définition du principe selon Aristote. L’Être est donc un principe éternel.

Un quiproquo ?

Après avoir les écrits des uns et des autres, ainsi que les échanges vifs de la controverse qui opposa Christine Thouzellier et son élève à René Nelli et Jean Duvernoy sur la question du nihil, j’en viens à me demander si tout cela n’est pas né d’un quiproquo.

En effet, René Nelli, Jean Duvernoy et — d’une façon moins tranchée — Michel Roquebert fondent leur étude sur le Nouveau Testament occitan de Lyon. Christine Thouzellier, elle se base sur une version latine, toute droite issue de la Vulgate de Jérôme. Or, plutôt qu’une analyse sémantique de haute volée, qui n’a pas grand intérêt au demeurant, c’est plutôt à une étude de la façon dont chaque groupe comprend le concept, qu’il faut se livrer. N’oublions pas qu’il ne s’agit que de documents écrits par des hommes et souvent recopiés par des scribes dont l’absolue fidélité aux textes « originaux » est loin d’être absolue. La meilleure preuve est que lorsqu’on essaie de retrouver les parchemins les plus anciens, on trouve des versions grecques différentes !

Ce qui importe n’est pas de pérenniser une querelle de clochers mais de définir ce que les cathares pensaient et si cela avait un fondement cohérent et défendable sur le plan scripturaire.

Lecture et analyse

1-   In principio erat verbum, et verbum erat apud Deum, et Deus era la paraula.

On remarque, contrairement à la Vulgate et aux traductions françaises modernes, qu’il y a un mélange entre latin et occitan.

Bertran de la Farge, qui est à ma connaissance et à ce jour le seul à avoir traduit ce texte propose :

1 – Au commencement il y a le Verbe et le verbe est en Dieu et le Verbe est Dieu.

Cette différence entre Verbe et paraula n’apparaît logiquement plus. Pourtant, pourquoi le scribe cathare a repris le début du texte en latin ? Je me demande si ce n’est pas pour que le terme Principio apparaisse ?
Nous savons que pour les cathare ce terme de Principe ne se résumait pas au concept de commencement, et ce pour une bonne raison : l’éternité de Dieu ne conçoit pas l’idée de commencement.

Ce n’est donc pas la traduction idéale.

Je suis convaincu qu’il faut respecter et expliquer ce terme de principe.
Si l’Évangile selon Jean est dit l’évangile le plus philosophique, ce n’est pas sans raison.
Celui qui a fait la renommée du terme principe est Aristote, dont la pensée a été compilée dans un document baptisé a postériori : Métaphysique

Que dit-il du principe ?

Dans son livre α, il réfute l’idée que la recherche des causes puisse aller à l’infini :

… si rien n’est premier, absolument rien n’est cause.

En effet, s’il est toujours possible de remonter au-delà du point observé, il n’est pas possible d’envisager d’arriver à la cause initiale.

Sa critique est sans appel :

Mais ceux qui imaginent l’infini ne se rendent pas compte qu’ils détruisent la nature du bien…

… celui qui a une intelligence agit toujours en vue de quelque chose, c’est-à-dire en vue d’un terme, car l’accomplissement est un terme.

On ne peut raisonner sans se fixer une finalité à son raisonnement, quand bien même nous raisonnons dans l’éternité. Car l’éternité ne s’oppose pas à l’idée de finalité. Une finalité peut être éternelle, mais elle est le terme de la recherche des antécédents.

Et comme le dit Aristote : … car il n’est pas possible de savoir avant d’arriver aux indivisibles.

Il faut donc comprendre que toute cause est forcément indivisible, sinon elle ne peut être cause, mais ne peut être que conséquence de ce qui la compose.

Dans le livre Γ, il aborde le fond du problème : l’étude de la plus haute nature des choses, c’est-à-dire l’ontologie.

La plus haute nature d’une chose est la nature de cette chose en soi ; pour essayer d’être plus clair on peut dire que la plus haute nature de l’être est l’être en soi, c’est-à-dire l’être débarrassé de tout ce qui peut venir s’y ajouter et ainsi créer un composé dont l’être ne serait qu’un élément.

Or, justement c’est la définition du principe. Ce qui est au principe, c’est ce qui constitue la nature en soi de l’élément étudié.

En l’occurrence, pour Aristote, l’être en soi est immuable, non composé, et ne peut produire que des conséquences de même nature, également immuables et non corruptibles.

Le Verbe, c’est-à-dire la raison, la pensée et la parole de Dieu, que le grec traduit par Logos, est à l’image de son principe. Il ne peut accepter qu’une seule nature en soi, son principe c’est-à-dire Dieu !

Voilà pour ce premier point.

Rituel de l’Oraison dominicale – NT occitan de Lyon

4-1-Les textes cathares
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Rituel de l’Oraison – NT occitan de Lyon

Remarques préliminaires

Le Nouveau Testament (NT) occitan de Lyon est, selon les chercheurs qui l’ont étudié récemment[1], un document rédigé en Italie du nord à la fin du 13e siècle. Il est plus que probable qu’il soit un de ceux (ou le seul) dont disposait l’équipe de Pierre Authié lors de leur tentative de reconquête du Languedoc, tombé sous les coups de l’Inquisition papale.

Que pouvons-nous tirer comme conclusion de cela ?

D’abord, ce document revenait très cher à produire, même si les scribes étaient sans doute des Bons-Chrétiens qui ne faisaient pas payer leur travail. Restait le parchemin et au moins la reliure à financer. Il était très volumineux, ce qui aggravait encore les coûts.
Les textes et témoignages nous apprennent que les Bons-Chrétiens portaient en permanence sur eux, dans une pochette fixée à leur ceinture, un Nouveau Testament ! Vu le volume de ce document cela semble impossible.
Seuls les prédicateurs pouvaient utiliser ce Nouveau Testament pour effectuer leurs prêches. Par contre, et notamment en ces temps difficiles, tout Bon-Chrétien pouvait administrer le sacrement de la Consolation. Il est donc peu raisonnable d’imaginer que tous les Bons-Chrétiens avaient un Nouveau Testament « intégral » dans leur poche ; seuls les prédicateurs justifiaient d’en posséder un.
Les Bons-Chrétiens non prédicateurs devaient cependant disposer d’un document contenant les éléments utiles, comme le prologue de l’Évangile selon Jean et quelques éléments de la Règle de Justice et de Vérité. Il est donc vraisemblable qu’ils disposaient d’un mémento, comparable au bréviaire des catholiques. Ce dernier devait comporter le rituel de l’Oraison dominicale et celui de la Consolation. Ainsi en cas de séparation d’avec les autres, et notamment en l’absence d’un prédicateur disposant du NT complet, ils pouvaient assumer leur charge spirituelle auprès des croyants et poursuivre leurs obligations régulières sans risque de perdre leur statut.
Enfin, les Bons-Chrétiens analphabètes — à ne pas confondre avec illettrés —, étaient tenus d’apprendre l’essentiel par cœur, faute de pouvoir le lire. Avaient-ils un « bréviaire » sur eux, difficile de l’affirmer.

Il faut donc considérer que le NT de Lyon était peut-être un exemplaire unique, à la disposition de Pierre Authié ou bien qu’avec son frère Guilhem, ils en avaient un chacun. On sait que Pierre Authié avait payé un passeur pour lui procurer d’autres livres lors de son activité en Languedoc. S’agissait-il d’autres NT destinés à ses meilleurs prédicateurs, comme Philippe d’Alayrac ou son fils Jacques, je ne saurai l’affirmer.

Ce qui semble avéré, de par la situation particulière liée à l’Inquisition et de par la nature des textes du rituel dont nous avons la traduction, c’est que les évêques restés en Italie, avaient fait rédiger ce document afin de s’assurer que les actions qu’ils avaient déléguées à ces bons-chrétiens seraient exécutées en conformité avec la doctrine. Comme ces derniers n’étaient logiquement pas des habitués de ces pratiques, réservées aux évêques et aux diacres, le document était aussi complet que possible pour garantir la bonne pratique du rituel de l’Oraison dominicale et du sacrement de la Consolation.

Les prêches du NT sont-ils fixes ou variables ?

Le rituel de l’Oraison dominicale et le sacrement de la Consolation, tels qu’ils sont décrits dans le NT de Lyon, comportent chacun un prêche envers le récipiendaire. Est-ce un exemple ou bien s’agit-il d’un texte fixe conforme à la tradition de l’Église cathare dyarchienne du nord de l’Italie ?

Sachant que ces textes, inclus dans le NT sont écrits par les scribes de la même façon et avec les mêmes enluminures que le reste du document, il faut considérer qu’il ne peut s’agir d’ajouts ou d’annotations. Donc, ces textes sont clairement fixes et doivent être répétés tels quels lors de chaque cérémonie. Il est juste précisé que le prénom doit être adapté selon celui du récipiendaire.
Par conséquent, nous devons tenir compte de cela de nos jours et respecter ces textes, pour peu que nous nous considérions comme des croyants de cette obédience cathare.
Les respecter, c’est-à-dire en suivre le fonds mais, si besoin adapter quelque peu la forme au parler moderne.
Je me propose donc de travailler ce texte, disponible ci-dessous, afin de vous proposer un texte plus adapté mais scrupuleusement respectueux du fond de celui-ci :

Prêche de l’Oraison

Si un croyant est en abstinence, et si les chrétiens sont d’accord pour lui livrer l’oraison, qu’ils se lavent les mains, et les croyants, s’il y en a, également. Et puis que l’un des « bons hommes », celui qui est après l’ancien, fasse trois révérences à l’ancien, et puis qu’il prépare une table, et puis trois autres (révérences), et qu’il mette une nappe sur la table, et puis trois autres (révérences), et qu’il mette le livre sur la nappe. Et puis qu’il dise : Benedicite parcite nobis. Et puis que le croyant fasse son melioramentum et prenne le livre de la main de l’ancien. Et l’ancien doit l’admonester et le prêcher avec témoignages convenables. Et si le croyant à nom Pierre, qu’il lui dise ainsi :

« Pierre, vous devez comprendre que, quand vous êtes devant l’église de Dieu, vous êtes devant le père et le fils et le Saint esprit. Car l’église signifie réunion, et là où sont les vrais chrétiens, là est le père et le fils et le Saint esprit, comme les divines écritures le démontrent. Car Christ a dit, dans l’évangile de Saint Mathieu (XVIII, 20) : « En quelque lieu que seront deux ou trois personnes réunies en mon nom, je suis là au milieu d’elles. » Et dans l’évangile de Saint Jean (XIV, 23), il a dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous demeurerons avec lui. » Et Saint Paul dit dans la seconde épitre aux Corinthiens (VI, 16-18) : « Vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit par Isaac : car j’habiterai en eux, et j’irai, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez vous-en, dit le seigneur. Et vous ne toucherez pas les choses impures, et je vous recevrai. Et je serai à vous comme un père, et vous serez à moi comme des fils et des filles, dit le seigneur Dieu tout-puissant. » Et en un autre endroit il dit (2e aux Cor., XIII, 3) : « Cherchez la preuve du Christ qui parle en moi. » Et dans la première épitre à Timothée (III, 14et 15), il dit : « Je t’écris ces choses, espérant venir à toi bientôt. Mais si je tarde, sache de quelle manière il faut te conduire en la maison de Dieu, laquelle est l’église du Dieu vivant, colonne et appui de la vérité. » Et le même dit aux Hébreux (III, 6) : « Mais Christ est comme un fils en sa maison, laquelle maison nous sommes. » Que l’esprit de Dieu soit avec les fidèles de Jésus-Christ, Christ le démontre ainsi dans l’évangile de Saint ]ean (XIV, 15-18) : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et je prierai le père, et il vous donnera un autre consolateur qui soit avec vous éternellement, l’esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit ni ne le connaît, mais vous le connaîtrez, car il habitera avec vous, et avec vous sera. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai a vous. » Et dans l’évangile de Saint Mathieu (XXVIII, 20) il dit : «Voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la consommation du siècle. » Et Saint Paul dit dans la première épître aux Corinthiens (III, 16, 17) : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple du Dieu vivant, et que l’esprit de Dieu est en vous ? Mais si quelqu’un viole le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est saint, et ce temple c’est vous. » Le Christ le démontre ainsi dans l’évangile de Saint Mathieu (X, 20) : « Car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’esprit de votre père qui parle en vous. » Et Saint Jean dit dans l’épitre (I. ch. IV, 13) ; « En cela nous savons que nous demeurons en lui, et lui en nous, car il nous a donné de son esprit. » Et Saint Paul dit aux Galates (IV, 6) : « Parce que vous êtes fils de Dieu, Dieu a envoyé l’esprit de son fils en votre cœur, criant : Père, père ! » Par quoi il faut entendre que votre présentation que vous faites devant les fils de Jésus-Christ confirme la foi et la prédication de l’église de Dieu, selon que les divines écritures nous le donnent a entendre. Car le peuple de Dieu s’est séparé anciennement de son seigneur Dieu. Et il s’est séparé du conseil et de la volonté de son Saint père, par la tromperie des malins esprits et par sa soumission à leur volonté. Et par ces raisons et par beaucoup d’autres, il est donné à entendre que le Saint père veut avoir pitié de son peuple, et le recevoir dans la paix et dans sa concorde, par l’avènement de son fils Jésus-Christ, et en voici l’occasion. Car vous êtes ici devant les disciples de Jésus-Christ, dans un lieu où habitent spirituellement le père, le fils et le Saint esprit, comme il est démontré ci-dessus, pour recevoir cette sainte oraison que le seigneur Jésus-Christ a donnée a ses disciples, de façon que vos oraisons et vos prières soient exaucées de notre Saint père. C’est pourquoi vous devez comprendre, si vous voulez recevoir cette sainte oraison, qu’il faut vous repentir de tous vos péchés et pardonner à tous les hommes. Car notre seigneur Jésus-Christ dit (Ev. saint Mathieu, VI, 15) : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs péchés, votre père céleste ne vous pardonnera pas vos propres péchés. » Derechef, il convient que vous vous proposiez en votre cœur de garder cette sainte oraison tout le temps de votre vie, si Dieu vous donne la grâce de la recevoir, selon la coutume de l’église de Dieu, avec chasteté et avec vérité, et avec toutes les autres bonnes vertus que Dieu voudra vous donner. C’est pourquoi nous prions le bon seigneur, qui a donné aux disciples de Jésus-Christ la vertu de recevoir cette sainte oraison avec fermeté, qu’il vous donne aussi la grâce de la recevoir, avec fermeté et à l’honneur de lui et de votre salut. Parcite nobis. »

Et puis, que l’ancien dise l’oraison, et que le croyant la suive. Et puis que l’ancien dise : « Nous vous livrons cette sainte oraison, pour que vous la receviez de Dieu, et de nous et de l’église, et que vous ayez pouvoir de la dire tout le temps de votre vie, de jour et de nuit, seul et en compagnie, et que jamais vous ne mangiez ni ne buviez, sans dire premièrement cette oraison. Et si vous y manquiez, il faudrait que vous en portassiez pénitence. Et il doit dire : « Je la reçois de Dieu et de vous, et de l’église. » Et puis qu’il fasse son melioramentum, et qu’il rende grâces, et puis que les chrétiens fassent une « double » avec venia, et le croyant après eux.

[1] Anne Brenon, David Zbiral et leur équipe.

Première lettre de Paul aux Corinthiens – 16

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Première lettre de Paul aux Corinthiens – 16

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Corinthiens

Chapitre 16

1 – Pour ce qui est de la collecte pour les saints, faites comme j’ai prescrit aux églises de Galatie.
2 – Le premier jour de la semaine, que chacun mette de côté ce qu’il aura pu économiser, pour ne pas avoir à faire de collecte à mon arrivée ;
3 – et quand je serai là, ceux que vous approuverez, je les enverrai avec des lettres, porter votre don à Jérusalem,
4 – et s’il convient que j’y aille aussi, c’est avec moi qu’ils iront.

Mon analyse :
Parmi les engagements que Paul avait pris vis-à-vis de l’Église de Jérusalem lors du schisme d’Antioche, confirmé par le concile de Jérusalem, figurait des dons d’argent pour soutenir les communautés de Palestine. Paul tient à respecter ce marché et à le faire très strictement, pour ne pas se trouver en accusation de la part des apôtres de Jérusalem.

5 – Or je viendrai chez vous après avoir traversé la Macédoine ; je ne ferai que traverser la Macédoine,
6 – et il se peut que je séjourne chez vous ou même que j’y passe l’hiver pour que vous me fassiez cortège où que j’aille ;
7 – car je ne veux pas vous voir qu’en passant et j’espère rester chez vous quelque temps si le Seigneur le permet.
8 – Mais je resterai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte
9 – car une porte s’y ouvre grande à mon activité, et nombreux sont les adversaires.

Mon analyse :
Éphèse semble être une ville de forte opportunité pour la prédication pagano-chrétienne. Cela explique l’intérêt de Paul et, peut-être les motifs d’Apollos pour y demeurer plus longtemps. Ce sentiment semble conforté par les travaux de Walter Bauer[1].

10 – Si Timothée vient chez vous, veillez à ce qu’il y soit sans crainte car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur.
11 – Que personne donc ne le méprise. Faites-lui cortège en paix, qu’il vienne à moi, car je l’attends avec les frères.
12 – Quant à notre frère Apollos, je l’ai beaucoup exhorté à venir chez vous avec les frères, mais il ne veut pas du tout venir maintenant. Il viendra quand il en aura l’occasion.
13 – Soyez vigilants, soyez debout dans la foi, soyez des hommes, soyez forts ;
14 – que tout, chez vous, se fasse dans la charité.

Mon analyse :
Timothée semble souffrir d’un manque d’autorité en raison de son jeune âge. Les contacts de Paul et Apollos à Éphèse semblent confirmés, mais Apollos paraît avoir acquis une certaine autonomie vis-à-vis de Paul. C’est peut-être pour cela que Paul présente son refus non pas comme émis à son encontre, mais plus comme un manque d’intérêt pour Corinthe. Apollos finira par retourner à Corinthe où sa prédication rencontrera un grand succès. Il est possible d’ailleurs que l’histoire mêlera sa personne à la ville et que le gnostique docète Cérinthe soit en réalité Apollos affublé du nom Corinthe légèrement modifié par l’usage verbal.

15 – Encore une exhortation, frères : vous savez que la maison de Stéphanas est les prémices de l’Achaïe et qu’elle s’est vouée au service des saints ;
16 – soyez soumis à de telles personnes et à tous ceux qui partagent leurs travaux et leur fatigue.
17 – Je me réjouis de la venue de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque parce qu’ils suppléent à votre absence,
18 – car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes.

Mon analyse :
Ces trois personnes sont vraisemblablement celles qui ont porté la lettre de Corinthe à Paul et qu’elles soient de retour avec lui.

19 – Les églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous saluent bien dans le Seigneur avec l’église qui est chez eux.
20 – Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.
21 – La salutation est de ma main à moi, Paul.
22 – Que celui qui n’aime pas le Seigneur soit maudit. Marana tha.
23 – La grâce du seigneur Jésus soit avec vous.
24 – Je vous aime tous dans le christ Jésus.

Mon analyse :
Paul précise qu’il signe de sa main cette salutation ce qui indique que la lettre est dictée à un secrétaire. Marana tha est, en araméen, un appel à la parousie de Christ.

[1] Orthodoxie et hérésie aux débuts du christianisme (voir dans la Bibiothèque)

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L’Ancien Testament

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L’Ancien Testament

L’Ancien Testament (Ancienne alliance), est un recueil de textes issus de la tradition juive. On y trouve le Pentateuque (cinq livres) qui correspond à la Torah, les livres historiques (sept livres), les quatre grands prophètes, les douze petits prophètes, les trois livres poétiques, les cinq rouleaux et les deutérocanoniques (six livres). Cela représente au total 42 textes.

Les textes que je présente ci-dessous ne sont pas tous en lien direct mais permettent une meilleure compréhension du point de vue cathare.

Le Pentateuque

  1. Génèse
  2. L’Exode
  3. Le Lévitique
  4. Les Nombres
  5. Le Deutéronome

Prophètes et prophéties

  1. Isaïe
  2. Jérémie
  3. Ézéchiel
  4. Daniel
  5. Les Douze : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie

Les cinq rouleaux

  1. Cantique des cantiques
  2. Ruth
  3. Les Lamentations
  4. L’Ecclésiaste
  5. Esther

Les livres historiques

  1. Josué
  2. Les Juges
  3. Samuel
  4. Les Rois
  5. Les Chroniques
  6. Esdras et Néhémie
  7. Les Maccabées

Les trois livres poétiques

  1. Les psaumes
  2. Le libre de Job
  3. Les Proverbes

Les Deutérocanoniques

  1. Tobit
  2. Judith
  3. Baruch
  4. La lettre de Jérémie
  5. La Sagesse
  6. L’Ecclésiastique ou Le Siracide

Commentaires de textes

Le Nouveau Testament

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Le Nouveau Testament judéo-chrétien

Le Nouveau Testament (Nouvelle alliance), est un recueil de textes — 27 pour les judéo-chrétiens et 28 pour les cathares — composé de textes biographiques de la vie de Jésus, d’un texte historique, d’une apocalypse, de sept lettres d’auteurs catholiques et de treize (quatorze pour les cathares) lettres attribuées à Paul.

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