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2e dimanche de l’Avent

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

L’immaculé conception de la vierge Marie

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

L’immaculé conception de la vierge Marie

L’immaculée conception de Marie est un pilier du christianisme catholique. En effet, pour rattacher Jésus à la lignée davidique il fallait le faire naître dans un corps d’homme issu d’une femme juive, elle-même rattachée à cette lignée, puisque pour les Juifs c’est la femme qui garantit la lignée. Effectivement, à l’époque comme aujourd’hui, la maternité est facile à confirmer alors que la paternité peut soulever des doutes.
Mais il fallait aussi marquer le fait que Jésus était l’autorité suprême, donc il devait être le premier né, et il fallait que son statut divin soit clairement reconnu, donc il ne fallait pas que l’on puisse imaginer que son père eut pu être Joseph. Pour y arriver, on n’hésita pas à faire de Marie une quasi prostituée. À l’époque, enfanter sans être mariée était monstrueux. D’ailleurs Joseph, bien placé pour savoir qu’il n’était pour rien dans cette grossesse, aura un premier réflexe classique en voulant répudier Marie.
Mais l’idée de l’immaculée conception pose une question essentielle : celle du rapport du judéo-christianisme à la sexualité. D’un côté elle est nécessaire aux plans du démiurge qui veut une création foisonnante, de l’autre elle recourt à des expédients peu glorieux, voire un peu dégoûtants. Cette ambivalence marque clairement l’impossible connexion entre une vision élevée de la divinité et de sa création et la réalité d’un monde où les choses sont bien moins propres. On pourrait aussi s’interroger sur le fonctionnement biologique de la procréation humaine (et de bien des espèces d’ailleurs) qui nécessite l’usage d’organes qui sont proches ou communs à ceux des fonctions d’élimination des déchets du corps humain. Surprenant quand les fleurs usent de moyens bien plus poétiques.
Au final, les religieux, et notamment les cathares, ont compris ce problème et c’est pour cela qu’ils prônent et pratiquent la continence.

1re lecture :

Genèse : 3, 9-15. 20

9 – Iahvé Élohim appela l’homme et lui dit : « Où es-tu ? »
10 – Il dit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. »
11 – Il dit : « Qui t’a révélé que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? »
12 – L’homme dit : « La femme que tu as mise auprès de moi, c’est elle qui m’a donné de l’arbre et j’ai mangé. »
13 – Iahvé Élohim dit à la femme : « Qu’est-ce que tu as fait ? » La femme dit : « Le serpent m’a dupé et j’ai mangé. »
14 – Iahvé Élohim dit au serpent : « Puisque tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et entre tous les animaux des champs ! Sur ton ventre tu marcheras et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie !
15 – J’établirai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et sa race : celle-ci t’écrasera la tête et, toi, tu la viseras au talon. »
20 – L’homme appela sa femme du nom d’Ève, parce qu’elle fut mère de tout vivant.

Mon commentaire :
Ce passage est un chef d’œuvre et je n’arrive pas à comprendre comment les judéo-chrétiens peuvent encore le lire de travers. Examinons les personnages. Iahvé cherche l’homme — comme s’il n’était pas omniscient —, ou alors il fait semblant de le chercher, ce qui confine à la perversité. Il ne dit pas à l’homme qu’il est nu, ce qu’il lui avait caché jusque là ; il s’inquiète simplement de savoir comment l’homme l’a découvert. Il est donc menteur (Jn 8, 44). Ensuite, il s’en prend au serpent, soi-disant responsable de la situation, alors qu’il lui aurait été très simple de l’empêcher s’il l’avait voulu ou pu. Encore une forme de perversité. Et il précise qu’à l’avenir, il fera en sorte que la femme et le serpent ne puissent plus communiquer.
La lecture cathare est bien plus claire et simple. Iahvé n’est pas Dieu mais le démiurge, opérateur du mauvais principe. Il n’a pas de pouvoir sur le Bien, et c’est pour cela qu’il n’a pu empêcher Dieu de mettre l’arbre de la connaissance dans le jardin ni le serpent de venir apporter la bonne nouvelle (évangile) à la femme. Faute d’avoir pu prévoir ces événements (car il n’est pas omniscient), il tente de rattraper la situation à sa manière maligne en s’en prenant au messager (christ-serpent) dont il veut empêcher de futures interventions. Cela ne réussira pas puisque nous savons qu’il reviendra auprès des hommes.

Psaumes : 98 (Vulgate 97) 1. 2-3ab, 3cd-4

1 – Psaume. Chantez à Iahvé un chant nouveau, car il a fait des merveilles. Sa droite l’a secouru et son bras de sainteté [l’a aidé].
2 – Iahvé a fait connaître son salut, aux yeux des nations il a révélé sa justice,
3 – il s’est souvenu de sa grâce et de sa fidélité envers la maison d’Israël,
4 – Acclamez Iahvé, toute la terre, exaltez-vous, criez de joie et psalmodiez,

Mon commentaire :
Ce texte veut faire croire que Iahvé est bon pour les hommes. L’espoir s’est concrétisé et le peuple élu chante les louanges du Dieu qui les a favorisé. Nous savons que cela changera plusieurs fois au fil du temps.

2e lecture :

Lettre de Paul aux Éphésiens : 1, 3-6. 11-12

3 – Béni soit le Dieu et père de notre seigneur Jésus Christ, qui dans les deux nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans le Christ
4 – quand il nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour être, devant lui, saints et sans reproche en amour
5 – et qu’il nous a destinés d’avance à être adoptés pour lui, par Jésus Christ, selon le souhait de sa volonté
6 – et à la louange de la glorieuse grâce dont il nous a gratifiés en son fils aimé.

Mon commentaire :
On pourrait voir dans le début du verset 4 une affirmation de la consubstantialité qui diffère clairement de l’idée d’une création ex nihilo qui est la règle catholique. Nous sommes loin de la Genèse et du démiurge maladroit.

11 – En celui-ci aussi nous avons hérité d’être déterminés d’avance, selon le propos de celui qui opère tout d’après le dessein de sa volonté,
12 – pour qu’à la louange de sa gloire nous soyons les premiers à espérer dans le Christ.

Mon commentaire :
Ce court passage renforce la première partie : Dieu est clairement compétent et nous a déterminé de tous temps, ce qui fait que, quelques soient les vicissitudes que nous devons affronter en notre exil, il suffira que nous espérions en Christ pour que notre destiné s’opère quoi que veuille faire le démiurge.

Évangile selon Luc : 1, 26 – 38

26 – Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth,
27 – à une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, de la maison de David, et la vierge s’appelait Marie.
28 – Il entra chez elle et dit : Réjouis-toi, gracieuse, le Seigneur est avec toi.
29 – À cette parole elle se troubla, elle se demandait quelle était cette salutation.
30 – L’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 – Voilà que tu vas concevoir et enfanter un fils. Tu l’appelleras Jésus.
32 – Il sera grand et on l’appellera fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33 – Il régnera au long des âges sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin.
34 – Marie dit à l’ange : Comment ce sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?
35 – L’ange lui répondit : L’Esprit saint surviendra sur toi, la puissance du Très-Haut te couvrira : c’est pourquoi l’enfant sera saint et on l’appellera fils de Dieu.
36 – Et voilà qu’Élisabeth ta parente a aussi conçu un fils dans sa vieillesse, et ce mois est le sixième de celle qu’on appelait stérile ;
37 – car rien n’est impossible à Dieu.
38 – Et Marie dit : Voici l’esclave du Seigneur. Qu’il en soit de moi comme tu dis, Et l’ange la quitta.

Mon commentaire :
Cette scène, destiné à attester l ‘immaculé conception de Marie et l’humanité de Jésus, est amusante. Sachant qu’elle émane des courant hellénistes juifs, on ne peut s’empêcher d’y voir une imitation des légendes où Zeus choisit une mortelle pour s’accoupler à elle et concevoir des demi-dieux. Vouloir faire de cet évangéliste un proche de Paul est une idiotie dont la comparaison entre ces deux textes apporte la démonstration.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

1er dimanche de l’Avent

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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Saint André, apôtre

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

34e dimanche du temps ordinaire

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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Où est Dieu ?

8-4-ecf- cultes publics
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Où est Dieu ?

J’ai conscience du caractère iconoclaste de cette remarque. Pourtant je ne peux m’empêcher de me la poser quand je vois combien ce monde semble fonctionner sur le concept de l’élimination de Dieu. En effet, le mal est omniprésent et le monde souffre de nombreuses imperfections sans que l’on puisse dire clairement qui est responsable de cette situation.

Pourtant il est courant d’entendre les rescapés d’une catastrophe humaine ou naturelle remercier Dieu de les avoir épargnés. Faut-il en conclure qu’ils pensent que ce dernier est responsable de l’événement, ou seulement de leur salut ? Et que dire des religions qui font de Dieu le facteur (créateur) du monde au sens large tout en le considérant comme absolument parfait ?

Qui est Dieu ?

Le point de vue cathare

Nous avons déjà tenté d’apporter des éléments de réponse à cette question. Un croyant définit Dieu comme une « entité » spirituelle omnisciente, omnipotente et bonne.

D’un point de vue cathare, les choses sont encore plus définies. Dieu est le principe du Bien, c’est-à-dire à l’origine du Bien absolu, inaltérable et éternel. Il dispose de l’Être ce qui l’élève au-dessus du simple état principiel et en fait le seul et unique vrai Dieu.

Qu’en pensent les autres ?

Les judéo-chrétiens en font le créateur du ciel et de la terre et ils considèrent qu’il nous a créés à son image. Cela interroge. Comment un être totalement tourné vers le Bien, omnipotent et omniscient peut-il être à l’origine de créations imparfaites, indifférentes aux maux qu’elles causent, voire volontairement tournées vers le mal ? La réponse de ces courants religieux chrétiens est que le mal est dû au péché originel. Mais comment expliquer le mal antérieur à l’homme ? Plusieurs extinctions massives des espèces vivantes se sont produites avant même que l’homme n’apparaisse sur terre. La dernière et plus connue a provoqué la disparition des dinosaures voici 65 millions d’années. Le péché originel ne saurait être incriminé. C’est bien le caractère chaotique et imprévisible de la création de ce monde qui favorise et provoque des cataclysmes responsables de ces catastrophes dont rien ne nous dit que la prochaine pourrait être à l’origine de notre propre disparition.

Les hommes sont capables du pire comme du meilleur et l’actualité récente nous le confirme malheureusement de façon claire et indiscutable. Comment imaginer que Dieu ait pu nous créer à son image ? Ou alors ces religions, auxquelles nous pouvons ajouter l’islam et le judaïsme, considèrent que Dieu serait comme nous capable du pire comme du meilleur, ce qui invalide totalement l’idée princeps que l’on se fait de lui. Il ne serait plus la référence absolue du Bien inaltérable et éternel comme cela était mis en avant dans les religions polythéistes qui faisaient des dieux des entités supérieures certes, mais dotées des mêmes qualités et défauts que l’humanité. Il va sans dire que les cathares s’opposent fermement à cette idée, ce qui explique qu’ils aient énoncé la réalité d’un principe du Mal, dépourvu d’Être et seul responsable du mal dans une création imparfaite et corruptible dont il est le seul auteur.

Pourquoi le mal ?

Si certains philosophent sur le fait que le mal est indispensable au bien, on est droit de chercher un peu plus loin. Un ami philosophe, Yves Maris, disait avec une pointe d’humour que « Le mal c’est ce qui fait mal ». Certes, mais cela ne nous fait guère avancer.

Pour sortir des schémas anthropocentriques et géocentriques, voyons comment analyser le mal. Il y a le mal qui ne doit rien à l’humanité, comme la chute d’un corps céleste ou une éruption volcanique et le mal que l’on peut attribuer à l’homme, comme les violences individuelles et collectives ou le dérèglement climatique. Mais dans le cas des maux que l’on impute à l’homme, nous pouvons rétorquer que si l’homme est à l’image de Dieu, c’est ce dernier qui doit porter la responsabilité de ses actions.

En fait, la question qui se pose est de savoir si le mal est inéluctable et indispensable à l’univers. Sans la violence du big bang et ses conséquences sur les matières et les gaz qu’il a libéré, jamais les étoiles et les planètes n’auraient pu apparaître et s’organiser en galaxies. La violence de la nature modèle la terre et sélectionne les espèces pour favoriser les plus aptes et pour terraformer notre monde qui est devenu humainement vivable grâce à ces bouleversements. Il est donc raisonnable de considérer que le mal est indispensable à la création et, d’une certaine façon, qu’il lui est même consubstantiel.

C’est d’ailleurs ce que pensent les cathares. Mais au lieu de faire le grand écart en l’attribuant, directement ou non, à Dieu, ils ont eu la cohérence et la logique de considérer que cet univers était la création du démiurge, Deus ex machina du principe du Mal.

Alors, si l’univers est la création du Mal, la question qui se pose est de savoir où est Dieu ?

Dieu est un anachronisme en ce monde

Quelle est la part divine ici-bas ?

En fait, cette question est strictement humaine. Car à un moment de leur évolution, les espèces homo néandethalensis, naledi et sapiens, nos ancêtres du point de vue phylogénétique, se sont mises à rechercher une transcendance hors du monde au lieu de la vénérer dans les objets et les phénomènes climatiques. Ce changement psychologique, même s’il obéissait aussi à des impératifs mimétiques, liés au regroupement des cellules familiales nucléaires du paléolithique, signe une modification sélective et profonde d’espèces pourtant déjà installées depuis longtemps.

Pour les cathares, cet instant signerait possiblement l’infusion d’une part de l’Esprit unique — émanation divine — créant de fait un composé humain comportant, d’une part un corps et un système d’organisation appelé âme humaine et, d’autre part une parcelle spirituelle issue sans être séparée de l’Esprit unique que j’appelle l’esprit-saint pour ne pas le confondre avec le saint Esprit consolateur. C’est cette infusion qui a donné à ces animaux terrestres des capacités nouvelles qui leur a profité sur le plan intellectuel et organisationnel, même si sur le plan pratique, elle leur a plutôt compliqué la vie, contrairement aux autres « inventions » précédentes comme la bipédie et la taille des silex. On retrouve cette idée dans un film de science-fiction : 2001, l’Odyssée de l’espace où l’on voit un groupe de singes, en compétition plutôt défavorables avec leurs congénères, découvrir un monolithe noir et lisse de forme parallélépipédique dont le simple contact favorise leur évolution intellectuelle.

Si c’est cette infusion spirituelle qui a fait de nous ce composé humain, à la fois issu du mauvais et du principe du Bien, c’est que Dieu n’est pas impliqué dans ce monde ni même dans ce qui fait ce principe malin. Comme le disent les cathares et leurs prédécesseurs, Dieu est étranger et inconnu dans ce monde. Cela explique que les hommes échouent systématiquement à imaginer que Dieu puisse avoir quelque responsabilité dans l’existence du mal.

À la recherche de Dieu

Si les hommes sont sans cesse à la recherche d’un Dieu perceptible c’est sans doute parce qu’ils ont conscience qu’ils sont issus d’un ailleurs indéfinissable où Dieu serait la référence unique. Comme le disait le poète : « L’homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux ». Cela pourrait expliquer que nous soyons si fortement attirés par l’hypothèse d’une vie extraterrestre, sous la forme d’êtres qui seraient à l’origine de notre création ou qu’ils seraient débarrassés de nos tares congénitales et que leur sagesse pacifique les aurait portés à un niveau de savoir tel qu’ils viendraient à nous pour en partager une partie. Mais, notre nature étant ce qu’elle est, nous imaginons aussi qu’ils puissent être désireux de nous éliminer pour profiter des produits de notre planète ou qu’ils se soient fait passer pour Dieu afin de nous manipuler comme cela est proposé dans le film Stargate, la porte des étoiles.

Mais nous commettons l’erreur géocentrique la plus commune qui est d’imaginer que l’univers où nous vivons et celui où est Dieu sont séparés d’un point de vue dimensionnel. En fait, comme essaie de le rendre le film de science-fiction, Interstellar, nous devons considérer que l’empyrée divin n’est pas soumis aux dimensions que nous connaissons et qu’il est à la fois autour de nous et en nous, puisque la parcelle d’Esprit unique qui donne à notre corps-prison l’illusion de la durée, reste indissolublement rattachée à son origine.

Dieu n’est donc ni dans, ni hors du monde : il est ailleurs.

Le bien et le mal sont étrangers à Dieu

Une fois posée cette hypothèse, nous devons nous demander si malgré son « éloignement » Dieu peut avoir une influence sur ce monde. La réalité est claire ; Dieu ne peut agir contre le Mal pour la bonne raison que le principe du Bien et celui du Mal sont tous les deux totalement étrangers l’un à l’autre et ne peuvent agir dans la sphère d’influence de l’autre, car ils sont dépourvus de ce qui est l’essence de l’autre principe. Dieu n’a pas de mal à opposer au Mal et le Mal ne peut interférer sur la part divine qui est prisonnière ici-bas.

Dans ce monde, le bien et le mal sont toujours relatifs. Un mal peut déboucher sur du positif (un accouchement par exemple) et un bien peut déboucher sur du négatif (gagner au Loto® par exemple). Or Dieu n’est pas relatif, il est absolu ; il est donc étranger au mal dans ce monde et même au bien relatif. Cependant, il faut introduire une nuance à mon propos démoralisant. La parcelle divine qui est notre fonds réel, même enfermée dans cette enveloppe de chair et soumise aux agissements de l’âme mondaine qui cherchent à l’empêcher de revenir à Dieu, peut s’exprimer quand elle parvient à supplanter ces contraintes. Cela peut être exceptionnel ou plus régulier.

Les cathares appellent cela l’éveil, c’est-à-dire le moment où nous découvrons la réalité de notre situation mondaine et où nous décidons de changer de paradigmes, comme lorsque le héros du film Matrix, choisit la gélule rouge qui ouvre sur la vérité de son état au lieu de la pilule bleue qui lui procure un confort relatif au sein de la matrice.

Quand un être humain, cathare ou non, spirituel ou non, décide d’agir en accord avec son intime conviction d’être étranger au mal, il peut produire des choix qui produisent du bien sans provoquer en contrepartie le moindre mal. Cela est rare, mais pas exceptionnel.

Donc, quand nous voyons un bien relatif émerger d’un mal absolu, comme lors d’une catastrophe humaine ou liée à la nature, cessons de louer Dieu des vies sauvées en oubliant les vies perdues, et tentons de nous élever au-dessus des considérations bassement mondaines pour étudier les causes et les aboutissants de ce qui nous entoure. C’est par le savoir que nous pouvons accéder à un niveau de compréhension suffisant pour titiller notre part spirituelle et favoriser l’éveil. Cela ne peut venir que de nous. Alors nous saurons où est Dieu.

Guilhem de Carcassonne, le 05 novembre 2023.

33e dimanche du temps ordinaire

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Messe du 33e dimanche du temps ordinaire

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe dominicale catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

32e dimanche du temps ordinaire

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Lecture des textes de la liturgie catholique

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Messe du 32e dimanche du temps ordinaire

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Dédicace de la basilique Saint Jean de Latran

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

Les origines spirituelles de l’homme

2-4-Le monde vu par le catharisme
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Les origines spirituelles de l’homme

Convergence scientifique et spirituelle ?

Alphonse de Lamartine a écrit — dans son poème à lord Byron intitulé : l’homme — « L’homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux ».
Cette phrase porte sens pour les cathares.

Rapports de l’homme à la science et à la religion

Les divergences

L’homme est le seul animal de cette planète qui s’interroge sur ses origines.
Mais cette interrogation semble présenter un caractère divergent, voire opposé, selon qu’il l’aborde de façon scientifique ou religieuse.
Cette opposition qui cohabite dans la majorité des êtres humains est-elle définitivement irréductible ou bien est-elle le reflet d’un défaut des deux domaines d’analyse ?
Pour répondre à cette question, il faudrait trouver un système qui les intègre sans les diminuer ni les rejeter.
Mais cela pose la question de ce qui a donné à l’homme l’idée que son origine n’était peut-être pas seulement terrestre.
Comme le poète romantique, nous allons essayer de voir si cela peut s’envisager.
Plus la science progresse et plus elle semble s’éloigner des concepts imposés par les religions dominantes.
L’abandon du système cosmologique géocentrique de Ptolémé au profit du système héliocentrique de Copernic a fortement bouleversé les tenants d’un concept religieux où Dieu a créé l’univers au seul profit de l’homme qui en est le centre.
La révolution darwinienne a créé plus de remous encore en proposant un modèle d’évolution lente et tâtonnante au détriment de la création de l’homme parfait par Dieu, suite à la création de l’univers et de la terre avec ses minéraux, végétaux et animaux au seul service de l’homme.

Les oppositions

« La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. » Marx, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel.

« La science et la technique ont pris le pas sur la nature, sur le pouvoir, sur la poésie, sur la philosophie et sur la religion. Voilà le cœur de l’affaire. Elles ont bouleversé notre vie. » Jean d’Ormesson, Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit.

La science, discipline évolutive, met à mal les dogmes religieux qui eux refusent absolument toute remise en question.
Mais, la science n’est pas à l’abri des défauts de la religion et devient parfois, elle aussi, dogmatique.
Par exemple, nous parlons de l’univers connu. Cela veut dire que nous ne connaissons pas tout l’univers ? Non, car nous fixons à l’univers une limite temporelle et dimensionnelle, évaluée à 13,7 milliards d’années que nous appelons par simplification : le big bang. L’univers inconnu est là, sous nos yeux, mais nous ne le voyons pas. En effet, il est constitué de deux éléments sur lesquels les scientifique ne savent rien sinon que leur présence est la seule façon d’expliquer les phénomènes cosmologiques que nous observons et qui défient la logique scientifique. C’est en 1933 que l’astronome Fritz Zwicky proposa le terme de matière noire pour justifier la stabilité gravitationnelle d’un amas de galaxies. Plus tard on proposa d’expliquer le phénomène observé par Edwin hubble d’expansion de l’univers par une force qui, au contraire, repousserait les galaxies, par le terme d’énergie noire. L’adjectif noire n’est donc utilisé que pour conceptualiser la méconnaissance totale que nous avons de ces phénomènes.

Remarquons au passage que dans la Genèse, lorsque Iahvé débute sa création : « Que la lumière soit. », cette dernière chasse les ténèbres qui, logiquement, semblaient préexister. Doù venaient-elles et qui les avaient créées.
Donc, l’univers connu ne représente que 7% de l’univers total, les reste étant irrégulièrement réparti entre matière et énergie noire.

Le Catharisme, religion non dogmatique, dispose d’une grande plasticité qui lui permet de respecter les découvertes scientifiques et parfois… de s’en inspirer pour mieux expliquer ses conceptions doctrinales et cosmogoniques.
Pour eux, l’univers est une « construction » du démiurge, au service du principe du Mal, que depuis le Moyen-Âge nous appelons le diable.

Préambule

Par sa plasticité, le catharisme pourrait-il être ce chaînon manquant entre science et religion ?
Le catharisme est une religion qui ne s’oppose pas au savoir :

  • il se remet en question depuis ses origines (Marcion a demandé à ses disciples de ne pas hésiter à critiquer ses opinions s’ils découvraient de bonnes raisons de le faire)
  • il s’adapte aux avancées scientifiques (le poisson, considéré comme un végétal au Moyen-Âge, était consommé par les cathares ; aujourd’hui il ne l’est plus, car nous savons qu’il s’agit d’un animal sensible)
  • il n’hésite pas à dire son ignorance (à Orléans en 1022, à la question de leurs juges sur le caractère divin de Jésus, les clercs catharisants répondirent qu’ils ne pouvaient l’affirmer, car ils ne l’avaient pas vu eux-mêmes)
  • il peut aussi aider à expliquer des phénomènes que ni la science ni les autres religions n’ont expliqués jusqu’à aujourd’hui (comme la transcendance ou l’origine de la pensée humaine)

Essayons une étude comparative.

Méthodologie

La science Le catharisme
Procède par observation, analyse, expérimentation Procède par réflexion, étude et déduction
S’appuie sur des faits et des preuves tangibles S’appuie sur tout ce qui peut l’éclairer
Tolère des hypothèses en attente de vérification Tolère des hypothèses diverses sans choisir de façon dogmatique
Bute sur des inconnues Imagine des hypothèses pour expliciter les inconnues
Minimise les contradictions Accepte la contradiction argumentée et pourvue de sources

Cosmogonies comparées

Pour la science

La création du monde est à peu près aussi mystérieuse pour les religions que pour la science.
Le big bang (apparu vers 13,7 milliards d’années) est une illustration qui permet de proposer des hypothèses, mais dont aucun scientifique sérieux n’oserait dire qu’elle est l’explication de l’origine de l’univers
La terre se forma il y a environ 5 milliards d’années
La vie apparut il y a environ 3,5 milliards d’années
La colonisation des eaux et des sols date de 350 millions d’années
La séparation des hominidés (pan, gorilla, homo) remonte à 7 millions d’années environ. Les fossiles de Ororin (8 millions d’années) et de Toumaï (7 millions d’années) sont des candidats possibles au statut de chaînon manquant entre hominoïdes et hominidés.
Les hominidés sont différenciés entre les Gorillinés (Gorilles) les Paninés (chimpanzés, bonobo, orang outan), les Australopithèques : (Lucy, Abel) et les Homo (2 millions d’années : Habilis, Ergaster). Les parathropes sont situés à cheval sur les deux précédents sans qu’on puisse les relier à tel ou tel groupe.
– bipédie vers 4 à 5 millions d’années (Australopithèques : Lucy)
– premiers silex taillés vers – 3 millions d’années

Les premiers hommes (homo) apparaissent vers – 2 millions d’années
– évolution rapide des humains et  relative stagnation du règne animal (premiers feux maîtrisés vers – 550 000 ans)
Naledi, Néanderthalien (- 350 000 ans) et Sapiens (- 300 000 ans)
– premières sépultures vers – 100 000 ans (première évolution non positive)

Pour le judéo-christianisme

Genèse 1
Jour 1 : Création des cieux et de la terre (Gn 1, 1). La terre déserte et vide semble composée de ténèbres et de l’Abime (mer) (Gn 1, 2). La lumière est créée (Gn 1, 3). Élohim voit que la lumière est bonne et la sépare des ténèbres (Gn 1, 4)
Jour 2 : Création du firmament et séparation des eaux du ciel et de la terre (Gn 1, 6-8).
Jour 3 : Séparation des eaux terrestres et de la Sèche, pousse des végétaux. (Gn 1, 9-13)
Jour 4 : Création du soleil, de la lune et des étoiles. (Gn 1, 14-19)
Jour 5 : Création de tous les animaux. (Gn 1, 20-25)
Jour 6 : Création de l’homme et de la femme, simultanément et directement. Élohim leur donne tout pouvoir sur la terre et les animaux. (Gn 1, 28-31)

Genèse 2
Jour 7 : La création divine est finie et Élohim se repose. (Gn 2, 1-4)

Retour en arrière : avant que ne poussent les végétaux (J 3 ?) Iahvé Élohim forme l’homme qui est de la poussière du sol et lui insuffle une haleine de vie en ses narines ce qui en fait une âme vivante. (Gn 2, 7-8)
Création du jardin en Éden où Iahvé Élohim fait germer des arbres pour la vue et la nourriture ainsi que l’arbre de vie et celui de la science du bien et du mal. (Gn 2, 9)
Iahvé Élohim interdit à l’homme de toucher aux fruits de ce dernier arbre sous peine d’en mourir. (Gn 2, 17)
Il considère qu’il a oublié quelque chose et crée les animaux (jour 5).
Il fabrique la femme, secondairement à l’homme, à partir d’une côte. (Gn 2, 22-24)
Enfin, ce Dieu surprenant ressent le besoin d’un jour de repos après son travail un peu brouillon.

Pour les cathares

Le monde est d’origine maléfique : Le démiurge, Lucifer, crée le monde pour « rivaliser » avec la « création » divine
Sa création est temporelle et non éternelle faute d’Être (au sens ontologique du terme) qui est la nature de Dieu.
L’homme : Initialement créé sans différence notable avec l’animal mais avec une évolution plus qualitative grâce à sa capacité d’adaptation
La part spirituelle est issue de l’émanation mondaine : l’Esprit unique
Une de ces parcelles divines non tombée dans la matière, le Logos ou Christ, est venue nous rappeler notre origine réelle.
Avant toute chose est le Logos (parole et raison de Dieu) car il est éternel quand le monde est temporel (Jn 1, 1-2).
Tout ce qui est, vient d’elle, et ce qui ne vient pas d’elle, n’est pas (Jn 1, 3). Concept de l’Être selon Parménide.
Le Logos porte la vie (éternelle ?) et la vie est ce qui éclaire les hommes (Jn 1, 4). L’éveil spirituel nous rappelle notre origine éternelle et nous invite à revenir à notre source.
Cette lumière brille dans les ténèbres qui ne l’ont pas reconnue (Jn 1,5). Ceux qui préfèrent l’ombre à la lumière empêchent l’éveil et sont condamnés à recommencer vie après vie.

Le monde selon les cosmogonies et la science

Sujet Science Judéo-christianisme Catharisme
Maître d’œuvre Hasard Iahvé Élohim Démiurge (diable)
Délai d’apparition Plusieurs milliards d’années 7 jours Non précisé
Méthode Évolution Création Création et vol
Origine Big bang ? Volonté divine Compétition
Durée Limitée (milliards d’années) Limitée (fin du monde) Limitée (fuite des esprits saints)
Plasticité du concept Selon découvertes à venir Aucune (dogme) Selon démonstrations prouvées
Gestion des inconnus Attente de futures découvertes Remise à l’autorité transcendante Modestie et patience

La chute des âmes est-elle compatible avec l’évolution ?

Les espèces Homo ne se succèdent pas et ne sont pas forcément descendantes les unes des autres. H. Habilis et H. Erectus sont « sœurs » et ont cohabité pendant environ 500 000 ans. Idem pour H. Neanderthalensis et H. Sapiens qui ont cohabité pendant environ 250 000 ans.

1 – L’Australopithèque (Toumaï ?) semble avoir inventé la bipédie, ce qui va lui procurer plusieurs avantages : meilleure survie, car il voit les prédateurs de loin ; nouvelles compétences, car il libère ses pattes antérieures avec lesquelles il va pouvoir découvrir de nouvelles fonctions ; développement cérébral lié à ces nouvelles activités et effet boule de neige.

Évolution Catharisme
Australopithèque (Toumaï, Lucy) – Homo (Habilis, erectus, etc.) État avant la chute des âmes
Homo (Naledi, Néanderthalensis et Sapiens) Incorporation des âmes
Premières sépultures rituelles et début de la religion positive (norme) Conscience et transcendance

2 – Il y a 4 à 2,5 millions d’années, ces singes que nous appelons australopithèques (Lucy, Abel) commencent à tailler des outils à partir de pierres. Cela va lui procurer également des armes qui vont lui permettre que passer d’un régime essentiellement végétalien (avec quelques insectes et cadavres de petits animaux) à une alimentation carnée (surtout les viscères plus faciles à mastiquer).

3 – Aux environ de deux millions d’année, apparaît une nouvelle espèce : Homo qui est la branche dont nous descendons vraiment.

Il va découvrir le langage structuré, si utile pour s’organiser en groupe, puis l’homo erectus (Tautavel) ± 1 Ma va apprendre à domestiquer le feu, ce qui va lui permettre de faire cuire et d’attendrir les muscles de la viande plus riches en énergie.

4 – Les premiers homo à concevoir la transcendance :

– H. Naledi (- 330 000 à – 236 000 ans)
– H. Neanderthalensis (- 430 000 à – 30 000 ans)
– H. Sapiens (- 300 000 à aujourd’hui)

Naledi, H. Neanderthalensis et H. Sapiens furent des inventeurs comme leurs prédécesseurs.

Mais au lieu d’inventer de quoi se faciliter la vie, ils firent l’inverse !

  • Pendant plus de 200 000 ans, le rapport à l’après-vie semble inexistant
  • Apparition d’un changement majeur (entre 100 000 et 30 000 ans)
  • Premières sépultures avec objets et bijoux
  • Apparemment concomitant des peintures murales : choix de proies à offrir en offrande
  • Possible explication de l’élevage (futures offrandes aux dieux) (R. Girard)

Spiritualisation de l’homme

Pour la science l’homme est un animal évolué grâce à son cerveau
Pour le judéo-christianisme, Dieu crée une âme pour chaque corps conçu
Pour le catharisme, le Démiurge a incorporé des parcelles de l’Esprit unique émané de Dieu dans des enveloppe charnelle pré-existantes.
C’est ce que l’on appelle la chute des esprits
La création et la chute des esprits peut nous sembler naïve aujourd’hui.
Pourtant elle met en lumière un phénomène important :

  • La création du monde est antérieure à la chute des esprits
  • La chute des esprits modifie une partie de la création maligne

La vision scientifique est très cohérente à l’exception de deux moments :

  • Le big bang que nul ne peut expliquer scientifiquement
  • Le changement d’attitude des H. Neanderthalensis, H. Naledi et H. Sapiens face à leurs morts qui intervient tardivement et est contre-naturel

Témoignages médiévaux

Contrairement aux manichéens (Épitre du Fondement), les cathares ne cherchent pas à donner une explication précise du premier contact entre le Mal et le Bien.

Liber de duobus principiis :

  • Animosité du Mal envers le Bien
  • Création spirituelle
  • Dieu « tolère » l’action du Mal
  • Dieu n’a pas créé ce qui est du Mal

Création spirituelle :

Hébreux : « C’est pourquoi (en parlant des anges), l’Écriture dit que des esprits Dieu en a fait ses anges, et que, des flammes ardentes, il en fait ses ministres » (Hébr., I, 7).

Livre des Deux Principes :

« Il résulte de tout ce qui précède qu’il est absolument impossible de croire que le Seigneur vrai Dieu a créé, directement et dans le principe, les ténèbres et le mal, ni surtout qu’ils les a créés à partir du néant, comme nos adversaires le croient expressément, bien que Jean leur ait affirmé, dans la première épître : “ Que Dieu est la lumière même et qu’il n’y a point en lui de ténèbres ” (I Jean, I, 5), et que, par conséquent, les ténèbres ne sont point par lui. Livre des deux principes Jean de Lugio (13e siècle)

« Le diable alla à la porte du Paradis… il resta à la porte pendant mille ans. Puis il entra par fraude. Il persuada les esprits et les âmes qui tombèrent du ciel pendant neuf jours et neuf nuits. »

« Le père céleste se leva de son trône et posa le pied sur le trou pour arrêter la chute des esprits. Dieu dit aux esprits tombés : “  Allez maintenant, pour le moment ! ” » Fournier t II Sibylle Peire

Chute des esprits :

Lucifer va corrompre les esprits saints dans la création spirituelle pour les kidnapper.

Interrogatoires de l’Inquisition :

  • Lucifer pénètre au paradis et corrompt les esprits saints (Jean Maury de Montaillou)
  • Chute des esprits en raison du combat (réf. à Apo. 12,4)
  • Enfermement dans les tuniques d’oubli (corps humains)

« Mon père me dit, à l’époque où j’habitais avec lui à Montaillou, avant qu’il ne fût cité ou arrêté, que le diable était resté trente-deux ans à la porte du paradis; puis il entra au paradis, et y introduisit avec lui une femme. Et quand il fut au paradis, il dit à ceux qui y étaient qu’il leur donnerait une épouse de ce genre, qu’ils aimeraient leurs épouses et qu’elles les aimeraient beaucoup. Le diable leur dit aussi que leur seigneur ne leur donnait que le bien, mais lui leur donnerait le mal et le bien. Et eux crurent le diable, car le mal est en plus grande abondance que le bien, et a un plus grand renom. Il leur dit aussi qu’il leur donnerait d’être seigneurs les uns sur les autres, et de prendre une bête avec une autre, ou un oiseau avec un autre. »

« Puis le diable fit un ciel de verre, et quand il l’eut fait il dit qu’il était dieu. Dieu lui répondit qu’il était un dieu étranger. Et quand Dieu eut dit cela, le diable tomba du ciel avec son ciel de verre, avec la femme, et tous ceux qui avaient cru en lui – Et il eut le monde en son pouvoir, justes et pécheurs, et ils allaient en enfer. Et tout cela était l’œuvre du diable. » (Jean Maury Fournier t. 3 p. 737)

Apocalypse 12, 4 : « Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et elle les envoya sur la terre. »

Analyse cathare moderne

Les esprits emprisonnés apportent une nette amélioration aux corps déjà créés, mais pas dans le sens pratique habituel.
C’est dans le domaine spirituel que se produit le changement.
Ce que la science ne peut expliquer, le Catharisme peut en proposer une explication cohérente : la chute des esprits à transformé l’animal humain préhistorique en Adam, le premier homme composé d’une part mondaine et d’une part spirituelle.
Cette incorporation n’a rien d’une osmose ; corps mondain, d’origine maléfique et esprit-saint, extension de l’Esprit unique cohabitent comme l’huile et l’œuf dans la mayonnaise. Il suffit d’un rien pour les séparer.
L’objectif du catharisme est de permettre à chaque humain de se rappeler cela pour accéder à l’éveil.
Ensuite, par un comportement adapté, chacun pourra développer sa part spirituelle au détriment de sa part mondaine.
Au final, quand le corps mondain mourra, l’esprit libre et éveillé pourra retourner auprès du Père. C’est la résurrection de l’esprit qui fera de chacun un Christ.
Cette progression ne peut débuter que par l’éveil qui est le moment où l’humain, dominé par sa nature mondaine, va faire sienne cette conception et n’aura plus d’autre urgence que de développer ses savoir pour acquérir la connaissance qui est l’union des savoir de la foi et de l’éveil afin de pouvoir faire sa bonne fin et libérer sa part spirituelle.

Quels sont les enjeux scientifiques du catharisme d’aujourd’hui ?

  1. Proposer une analyse cohérente du début de l’univers (big bang, multivers, inflation, etc.)
  2. Proposer une réponse adaptée à la vie intelligente dans l’univers
  3. Imaginer une régulation des esprits-saints prisonniers ici-bas
  4. Faire de la science un outil pour la réflexion cathare, notamment dans le domaine cosmogonique
  5. Faire du cathare une force de proposition quand la science bute sur des situations apparemment inexplicables

Car comme le disait Einstein : « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. »

Guilhem de Carcassonne pour Rencontre cathare de la résurgence.

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