bienveillance

Évangile de Luc – Chapitre 16

4-2-Bible
2 354 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 16

1 – Et il disait aussi aux disciples : Il y avait un homme riche qui avait un gérant ; et celui-ci lui a été dénoncé comme dilapidant ses biens.
2 – Il l’a appelé et lui a dit : Qu’est-ce que j’entends de toi ? Rends compte de ta gestion, car tu ne peux plus être gérant.
3 – Et le gérant s’est dit : Que faire, puisque mon seigneur m’arrache cette gestion ? Bêcher, je ne peux pas ; mendier, j’aurais honte !
4 – Je sais ce que je vais faire pour que, quand je serai destitué de cette gestion, on m’accueille dans d’autres maisons.
5 – Et il appelle un par un les débiteurs de son seigneur ; il dit au premier : Combien dois-tu à mon seigneur ?
6 – Il dit : Cent barils d’huile. Il lui dit : Voilà ta lettre, assieds-toi et écris vite : Cinquante.
7 – Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Il dit : Cent sacs de blé. Il lui dit : Voilà ta lettre, écris : Quatre-vingts.
8 – Et le seigneur a loué ce gérant d’injustice de ce qu’il avait agi avec bon sens. C’est que les fils de cet âge-ci ont plus de bon sens que les fils de la lumière, envers ceux de leur génération.
9 – Et moi je vous le dis, faites-vous des amis chez le Mamon d’injustice pour que, quand il vous lâchera, on vous accueille dans les abris éternels.
10 – Qui est fidèle en petit est fidèle aussi en grand ; et qui est injuste en petit est injuste aussi en grand.
11 – Si donc dans l’injuste Mamon vous n’avez pas été fidèles, qui est-ce qui vous confiera les vraies valeurs ?
12 – Et si dans les biens des autres vous n’avez pas été fidèles, qui est-ce qui vous donnera les vôtres ?
13 – Aucun domestique ne peut s’asservir à deux seigneurs ; car, ou il détestera l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas vous asservir à Dieu et à Mamon.

Mon analyse :
Ce texte est difficile. Voici un gérant accusé d’être incompétent. Cela semble vrai car il n’imagine pas se justifier. Dans le but de rebondir après sa future destitution, il cherche à se faire des amis des débiteurs de son seigneur en les aidant à falsifier les dettes. Or, le seigneur félicité le gérant d’avoir fait preuve d’à-propos, même si cela correspond à un vol. En fait Jésus nous dit que ceux qui sont asservis à ce monde sont plus rusés que ceux qui se fient à Dieu. Mais c’est pour mieux rappeler que celui qui est rusé et non pas fidèle sera plus mal considéré que celui qui est fidèle. Donc, il faut préférer la fidélité, même si elle est moins bien vue que la ruse. Nous retrouvons ici le concept de la parabole des talents. Le seigneur est mauvais, c’est Mamon, et donc il loue ce qui est mauvais même si cela lui porte préjudice. Pour nous les choses sont claires, même envers Mamon nous devons faire preuve de fidélité dans ce que nous lui devons. Par exemple, il nous a imposé une enveloppe charnelle. Nous n’avons pas à la faire prospérer (parabole des talents), mais nous ne devons pas la détruire (parabole du gérant infidèle).

14 – Et les pharisiens, qui aiment bien l’argent, entendaient tout cela, et ils le narguaient.
15 – Il leur dit : C’est vous qui vous justifiez devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est haut chez les hommes, Dieu l’a en horreur.
16 – Jusqu’à Jean, c’était la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le règne de Dieu est annoncé et chacun lui fait violence.
17 – Or, il est plus facile que le ciel et la terre passent, plutôt que ne tombe un seul point de la Loi.
18 – Quiconque renvoie sa femme et se marie avec une autre est adultère ; et celui qui se marie avec une femme renvoyée par son mari est adultère.
19 – Il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de byssus, et qui faisait la fête tous les jours splendidement.
20 – Un pauvre tout ulcéreux, appelé Lazare, s’était jeté devant son porche
21 – et convoitait de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; mais les chiens mêmes venaient lécher ses ulcères.
22 – Et voilà que le pauvre est mort, il a été emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche est mort aussi et il a été enseveli ;
23 – et dans l’Hadès, parmi les tourments, il a levé les yeux et a vu de loin Abraham avec Lazare dans son sein.
24 – Il a vociféré : Père Abraham, aie pitié de moi ! envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je suis rongé dans cette flamme !
25 – Abraham lui a dit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux. Maintenant ici il est consolé et toi tu es rongé.
26 – Et avec tout cela, entre nous et vous un grand abîme a été établi, de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici chez vous ne le puissent pas, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous.
27 – Mais il dit : Je te demande donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père,
28 – où j’ai cinq frères, pour qu’il les convainque de ne pas venir eux aussi dans ce lieu de tourment.
29 – Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent !
30 – Mais il dit : Non ! père Abraham ; au contraire, si quelqu’un des morts passe chez eux, ils se convertiront.
31 – Mais il lui dit : Du moment qu’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, si quelqu’un des morts ressuscite, cela ne les persuadera pas non plus.

Mon analyse :
Cette partie donne régulièrement lieu à une interprétation inversée chez les judéo-chrétiens. Les pharisiens se moquent de Jésus car ils sont attachés aux biens de ce monde. Jésus rappelle que avant lui la seule référence acceptée était la loi mosaïque, mais maintenant que le règne de Dieu est annoncé personne ne le respecte. Le verset 17 est mal interprété. Il veut dire que remettre en cause la loi mosaïque est très difficile car elle est admise depuis très longtemps. Mais pour autant il démontre que cette loi est mauvaise et injuste. La parabole du riche et de Lazare vient le démontrer. Le riche n’a pas fait preuve de Bienveillance envers le pauvre malade, mais il n’a pas non plus violé la loi mosaïque. Pourtant, une fois mort, il est du mauvais côté et comprend son erreur. Abraham dit clairement qu’entre ceux qui vivent sous la loi mosaïque mais sans Bienveillance et ceux qui supporte une vie difficile il y a un grand abîme. Et Abraham rappelle que la bonne parole est donnée, non pas par Dieu mais par Moïse et les prophètes. or, ces derniers ont souvent cherché à infléchir l’attitude des Juifs et ce sans succès. Ce message est pour nous. Même si nous respectons les lois qui ne peuvent nous empêcher d’agir mal envers nos frères, notre salut dépendra de notre capacité à respecter le loi d’Amour de Jésus et à pratiquer la Bienveillance.

Revenir au sommaire

Évangile de Luc – Chapitre 14

4-2-Bible
2 382 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 14

1 – Comme il était venu manger du pain, un jour de sabbat, dans la maison d’un des chefs des pharisiens, eux aussi l’épiaient.
2 – Et voilà qu’il y avait devant lui un homme hydropique.
3 – Jésus répondit aux légistes et aux pharisiens : A-t-on ou non le droit de soigner, un jour de sabbat ?
4 – Ils ne bronchèrent pas. Alors il le prit, le guérit et le renvoya.
5 – Et il leur dit : Qui de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera aussitôt un jour de sabbat ?
6 – Et ils ne purent pas répliquer à cela.

Mon analyse :
Jésus met en défaut les Juifs face à leur loi ; il montre que son énoncé est contraire à la bienveillance et que ceux qui veillent à son respect sont les premiers à l’enfreindre. C’est le lot de toute loi positive ; dès que l’on énonce des obligations à respecter on crée les conditions de son infraction.

7 – Attentif à la façon dont les invités choisissaient les premières places, il leur dit une parabole :
8 – Quand on t’invite à des noces, ne va pas t’étendre à la première place, de peur que quelqu’un de plus estimé que toi ait été invité aussi
9 – et que celui qui vous a invités, toi et lui, vienne te dire : Donne-lui ta place. Tu commencerais alors avec honte à retenir la dernière place.
10 – Mais quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise : Mon ami, monte plus haut. Ce sera alors pour toi une gloire devant tous les convives,
11 – Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
Après avoir dénoncé la loi juive, Jésus met en avant les préceptes découlant de son commandement d’amour et d’humilité. Ici il montre combien l’humilité est profitable à tous alors que la vanité ne peut qu’être désagréable.

12 – Et il disait aussi à celui qui l’avait invité : Quand tu fais un déjeuner ou un dîner, n’appelle ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’eux aussi t’invitent et que ce soit ta récompense.
13 – Quand tu fais une réception, invite plutôt des pauvres, des infirmes, des boiteux, des aveugles,
14 – et tu seras magnifique, parce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre, et cela te sera rendu à la résurrection des justes.

Mon analyse :
Là Jésus montre que la bienveillance est préférable à l’ostracisme car on est valorisé quand on donne à ceux qui ne peuvent rendre car ils manquent de tout. Ainsi deux sont bénéficiaires de ce qui sinon ne profite à personne.

15 – À ces paroles, un des convives lui dit : Magnifique celui qui mangera du pain dans le règne de Dieu !
16 – Il lui dit : Un homme faisait un grand dîner auquel il avait invité beaucoup de monde ;
17 – et, à l’heure du dîner, il a envoyé son esclave dire aux invités : Venez, tout est prêt.
18 – Et tous, d’un commun accord, ont commencé à s’excuser. Le premier lui a dit : J’ai acheté un champ et il faut que je sorte le voir ; je te demande de m’excuser.
19 – Un autre a dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs et je vais les essayer ; je te demande de m’excuser.
20 – Un autre a dit : Je viens de me marier et c’est pourquoi je ne peux pas venir.
21 – En arrivant, l’esclave a annoncé cela à son seigneur. Alors le maître de maison, en colère, a dit à son esclave : Sors vite dans les rues et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, les infirmes, les aveugles, les boiteux.
22 – Et l’esclave a dit : Seigneur, ce que tu as commandé est fait et il y a encore de la place.
23 – Et le seigneur a dit à l’esclave : Sors sur les chemins et le long des clôtures, et force les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie.
24 – Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui étaient invités ne goûtera de mon dîner.

Mon analyse :
En réponse à celui qui affirme aspirer au salut, Jésus répond en rappelant que le salut n’est pas pour tous. Ceux qui restent enchaînés à ce monde ne pourront pas y accéder dans cette vie. De même pour ceux qui mépriseraient la parole et le messager de Dieu.

25 – Comme de grosses foules allaient avec lui, il se retourna et leur dit :
26 – Si quelqu’un vient à moi et ne déteste pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu’à sa vie, il ne peut pas être mon disciple.
27 – Quiconque ne porte pas sa croix à ma suite ne peut pas être mon disciple.
28 – Car, qui d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assoit pas d’abord pour calculer la dépense et s’il a de quoi terminer ?
29 – De peur qu’après avoir posé les fondations il ne puisse pas finir et que tous ceux qui le verront ne commencent à se moquer de lui
30 – et à dire : Voilà un homme qui commence à bâtir et ne peut pas finir !
31 – Ou quel roi, s’il part en guerre contre un autre roi, ne s’assoit pas d’abord pour délibérer s’il est capable, avec dix mille hommes, d’aller au-devant de celui qui vient sur lui avec vingt mille ?
32 – Sinon, pendant que l’autre est encore loin, il envoie une ambassade demander la paix.
33 – Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne se sépare pas de tous ses biens, ne peut pas être mon disciple.
34 – C’est bon, le sel ; mais si même le sel s’affadit, avec quoi l’assaisonner ?
35 – il n’est bon ni pour la terre ni pour le fumier ; on le jette dehors. Entende qui a des oreilles pour entendre !

Mon analyse :
Jésus revient sur la nécessité de se détacher du monde et de ses règles normatives. Nous ne devons pas rester liés à des appartenances mondaines car nous sommes liés à tous. Ceux qui nous sont proches dans le monde n’y perdront rien, mais nous devons traiter de la même façon ceux qui ne nous sont pas proches par le monde. Se détacher du monde est aussi se détacher des possessions car elles ne peuvent que nous gêner dans notre cheminement et ne seront pas plus utiles que du sel affadi.

Revenir au sommaire

Ascèse et Bienveillance

3-1-Doctrine cathare

Comme je vous l’ai déjà indiqué sur la page Facebook de la maison cathare de l’Aude, j’ai repris mon habitude de jeûne. Pour l’instant je ne jeûne qu’un jour par semaine, le vendredi et, à la façon cathare qui est plus une abstinence alimentaire qu’un véritable jeûne. En effet, aucun liquide n’est écarté, exceptés ceux conteant de la pulpe, et un apport solide est assuréle midi sous la forme de pain. En comparant la taille des pains médiévaux, j’ai estimé cet apport entre 80 et 100 grammes.

Read more

Contenu soumis aux droits d'auteur.